DEVOTIC
La déconnexion volontaire aux TIC
La déconnexion volontaire aux TIC
20/01/11
Article publié par Thierry Venin sur son blog (http://www.cooldone.com/blog/) le 22/08/2010.
Publié par le site Gigaom.com, à partir de données en provenance de Cisco, ce très visuel état des connexions mondiales.
Phénomène connexe, le succès mondial des smartphones se confirme avec 118,3 millions de mobiles multimédia vendus durant les six premiers mois de l’année 2010, soit une hausse de 54% par rapport à la même période en 2009 (Le Figaro).
20/01/11
Publié par Thierry Venin sur son blog (http://www.cooldone.com/blog/) le 29/09/201
Sous le titre « Déconnecter », Nolwenn Le Blevennec signe un bel article dans l’édition du 28 septembre du Figaro Madame.
« SAUF À PARTIR DANS UN DÉSERT À L’AUTRE BOUT DE LA TERRE OU À SE RÉFUGIER DANS UN MONASTÈRE, DIFFICILE DE SE COUPER DU MONDE POUR SE RESSOURCER DANS UNE SOCIÉTÉ OÙ, TECHNIQUEMENT, ON PEUT CONSULTER SES E-MAILS DEPUIS SON BAIN.
Paru le 28.09.2010, par Nolwenn Le Blevennec
Les feuilles rousses, qui craquent sous nos pieds, mettent un peu d’ambiance. Le jardin du couvent des frères Carmes (et de son centre spirituel) est coloré et vivant, ce qui ne manque jamais d’émouvoir les laïcs épuisés de passage. Ils sont de plus en plus nombreux à venir ici, non pas pour les offices, mais « pour se libérer des esclavages modernes et retrouver une qualité de temps », selon frère Denis Marie. Bref : pour se dé-con-nec-ter ! Une croix du carmel en bois et une médaille de baptême en or dépassant de son polo rayé, le frère Denis Marie, l’air juste et bonhomme de François Hollande, nous fait visiter des chambres très sommaires, « un lit, un bureau, un lavabo ». Il nous explique qu’ici les non-croyants se fichent de la déco, qu’ils recherchent la nature et le silence. Et surtout, l’absence d’outils technologiques – ni téléphone portable ni Wi-Fi dans l’enceinte.
Le monastère est perçu par ces agnostiques comme un refuge qui permet d’échapper à un quotidien devenu infernal. Et dont la cadence, de plus en plus intense, inquiète de nombreux observateurs.
Dans Accélération, son dernier livre (La Découverte), le sociologue allemand Hartmut Rosa démontre que le progrès technique a entraîné, ces dernières années, l’accélération du rythme de vie. En France, Jean-Louis Servan-Schreiber, auteur de Trop Vite ! (Albin Michel), pense également que les smartphones peuvent nuire à l’existence.
Le chercheur Thierry Venin explique le mécanisme de compression du temps : « Les nouvelles technologies impliquent un plus grand flux d’informations et une impatience sociale de traitement. » S’ajoute à cela un phénomène d’addiction. « Les gens ont toujours été ravis de recevoir du courrier et, plus il y en a, mieux c’est. Ils s’y noient, c’est un miroir de l’ego », analyse Jean-Louis Servan-Schreiber. « La réception d’un e-mail est aussi addictif que le sucre. Cela s’explique par une appétence de l’esprit pour ce qui est nouveau », renchérit Christophe André, psychiatre à Sainte-Anne. Dès lors, la déconnexion ne peut se réaliser que dans la radicalité et dans l’exil. Courage, fuyons.
REGARDER LES VACHES
Pour débrancher, l’écrivain de romans policiers Gilles Bornais prend ses quartiers dans un autre centre, à l’abbaye du Bec-Hellouin, dans l’Eure. « C’est la troisième fois que j’y vais, cette année. Je ne peux pas y être dérangé. Un e-mail met trois jours à se télécharger », raconte-t-il. Entre deux chapitres, sa seule distraction consiste à regarder des vaches et des canards par la fenêtre. « C’est mieux qu’un cyprès qui, croyez-moi, peut vous rendre neurasthénique. » Le soir, il dîne avec des moines qui lisent Kant à voix haute. En rentrant, il pense toujours la même chose : « Que nous sommes abreuvés d’informations futiles, comme l’état du rhume d’un joueur de l’équipe de France. En allumant la radio, je comprends que je retourne chez les dingues. » Pour ceux qui trouvent la compagnie bovine vaine ou anxiogène, il existe des options plus fun. On pense à Otis Redding, et son Dock of The Bay.
Jean-Philippe, qui travaille dans une entreprise pharmaceutique et reçoit en moyenne cent e-mails par jour, s’envole lui pour Bird Island, aux Seychelles : « La première fois, je ne savais pas qu’il n’y aurait aucune connexion. J’ai paniqué pendant quelques heures. Finalement, je suis sorti du monde pendant un mois », (une semaine en réalité, c’est un lapsus). Sur cette île confetti, dont on fait le tour à pied en trente minutes, il a pu se perdre dans ses livres et ses pensées intérieures. « Aucun cumulus du monde que l’on connaît n’est venu perturber cela », se souvient-il. C’était délicieux. Et il y retourne dans quelques semaines.
JETER SON PORTABLE
Heureusement, il est possible de se déconnecter sans bouger de son siège pivotant. Une attachée de presse nous raconte qu’elle s’est « suicidée » de Facebook, il y a deux ans : « Je ne suis plus invitée aux soirées et aux mariages, mais je ne regrette rien. » Le fondateur du magazine Têtu, Didier Lestrade, a quant à lui fini par jeter son portable, en 2006. « J’ai un téléphone fixe et les conversations téléphoniques peuvent se programmer par e-mails. La plupart des choses qui se disent sur un portable ne sont, de toute façon, pas intéressantes. » Le journaliste envisage pourtant de s’acheter un iPhone, l’année prochaine : « Je repousse tant que je peux, car je sais que je vais perdre en qualité de vie, mais je ne veux pas être largué au point de ne pas savoir me servir de cet outil. J’essaierai de le contrôler et de l’éteindre de temps en temps. » C’est toute la difficulté. « Quand ils envisagent de se déconnecter, les gens sont dans des fantasmes de cabane dans les bois ou de retour à l’âge de pierre et manquent parfois de pragmatisme », regrette Jean-Louis Servan-Schreiber.
L’urgence est en effet d’apprendre à maîtriser les flux. Il existe des options sur le téléphone et les boîtes e-mail qui permettent de rendre ces outils moins invasifs. La chercheuse Joanne Yates, auteur d’une étude sur l’addiction au BlackBerry (Crackberry) s’insurge notamment contre le « push mode », qui consiste à recevoir des e-mails, sans avoir sollicité sa boîte. Selon Pierre Mounier, professeur à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et responsable de Cléo (Centre pour l’édition électronique ouverte) : « Un retour en arrière n’est ni envisageable ni souhaitable, mais une prise de conscience est nécessaire. Et l’école a un énorme défi à relever. Il faut apprendre aux citoyens à ne pas se laisser envahir. »
CALME, LENTEUR ET CONTINUITÉ
Un excès de communication pourrait avoir de graves conséquences… « Il existe une liste d’aspects cognitifs indésirables, liés à l’utilisation de ces technologies, comme l’émiettement du travail ou le manque de concentration », explique Thierry Venin. Le psychiatre Christophe André, auteur des États d’âme. Un apprentissage de la sérénité (Odile Jacob), renchérit : « Il y a un effet psychotoxique lié à la sursollicitation. Pour notre équilibre mental, notre cerveau a besoin de séquences de calme, de lenteur et de continuité, comme le corps a besoin d’exercice. » Quand il reçoit des patients dépressifs, le médecin leur demande, entre autres, s’ils dorment avec leur portable sur la table de nuit…
En confisquant le téléphone de sa seconde fille, Christophe André raconte avoir vu passer une trentaine de SMS entre 21 heures et minuit. Les juifs vivent ce genre de « confiscations » tous les samedis, et ne s’en portent pas plus mal.
Le rabbin Gabriel Farhi aime prendre son repas sans avoir son portable à côté de l’assiette. « On coupe toutes les connexions, pour recréer des liens essentiels et directs avec Dieu et sa famille », explique-t-il. Le rabbin, qui admet que les dernières heures du Shabbat sont les plus difficiles – « on a quasiment le doigt sur le bouton de l’ordinateur » – conseille néanmoins à tout le monde de se fabriquer « ses petits Shabbats ».
C’est un peu ce que fait Jean-Philippe, le chanceux des Seychelles. En route pour un colloque à Berlin, il a décidé de ne pas emporter son ordinateur. Il s’est dit que cela le forcerait à se connecter à son environnement, plutôt qu’à sa boîte de réception. »
20/01/11
- Thierry VENIN (publié sur son blog http://www.cooldone.com/blog/ le 27/10/2010)
Les causes du « Flash Crash » qui a vu les cours de Wall Street s’effondrer le 6 mai 2010 seraient élucidées.
C’est en tout cas ce que prétend un rapport de 104 pages publié le 30 septembre par les autorités financières américaines (SEC et CFTC).
En substance (Le Monde du 5 octobre 2010), un programme informatique complexe (High Frequency Trading) permettant une vente massive de titres en quelques minutes opérée par un courtier serait à l’origine du crash. Dit autrement, l’exécution par un gérant de fonds d’une vente de 75 000 contrats à terme pour un montant de 4,1 milliards de dollars, au moyen d’un logiciel algorithmique programmé pour placer les ordres de vente en fonction de la quantité de ces contrats par rapport au volume global sur ce marché, mais sans égard au prix ni au temps dans l’exécution des transactions, aurait provoqué l’effondrement éclair de Wall Street. Une explication plus complète et plus technique est par exemple disponible en français à cette adresse : http://cms.unige.ch/droit/cdbf/spip.php?article697
Dans un monde financier où la sophistication technique et la vitesse constituent de plus en plus des avantages concurrentiels déterminants, les autorités boursières américaines semblent embarrassées pour mettre en place des mesures efficaces de nature à empêcher que se renouvelle ce type d’accidents. « Nous devons examiner quelles autres mesures axées sur l’investisseur sont nécessaires pour faire en sorte que nos marchés soient équitables, efficaces et résistants, maintenant et pour les années à venir » a déclaré Mary Schapiro, présidente de la SEC, près de six mois après les faits.
De nombreux blogs financiers relaient désormais cette question : « Comment ralentir le trading à haute fréquence ? ». Cette question est également reprise par le sénateur Schumer qui en fait un cheval de bataille.
Dans le « même temps » où des milliards disparaissent comme par enchantement, la valeur « Temps Réel » continue d’être ardemment promue notamment par Google, constituant pour chaque nouveau service un de ses arguments promotionnels majeurs : indice des prix en temps réel, feu Google Waves et sa frappe vue en temps réel par les correspondants (caractère par caractère), et plus récemment son nouveau « Real Time Search ». En effet, la pertinence mesurée par l’accumulation d’occurrences dans les pages web n’est plus assez rapide pour prendre en compte les échanges éphémères des réseaux sociaux type Facebook ou Twitter.
La recherche en temps réel est donc devenue un enjeu majeur pour Google mais aussi Microsoft ou des start-ups comme OneRiot ou Sency (Le Monde du 23 avril 2010)
Emblème de cette tendance, Amit Singhal (Google), met en évidence des stickers « slow sux » (qu’on pourrait traduire par « la lenteur craint » ?). Les marchés financiers partagent-t-ils désormais sans réserve cette valeur ?
Ce n’est définitivement pas le cas du « Slow Movement » qui se développe et se décline en « Slow Food », « Slow Travel » ou encore « CittaSlow » (villes lentes) que vient de rejoindre Segonzac dans les Charentes.
Le temps réel est-il une valeur nécessairement positive ? Saluons en tout cas l’émergence d’un beau débat de société !
20/01/11
- Thierry Venin (publié sur son blog le 25/11/2010)
L’ANACT signale la parution d’une nouvelle enquête opérée par l’Institut de Médecine Environnementale sur le stress au travail.
Notre thème (stress au travail et TIC) n’est pas abordé mais cette étude est originale et intéressante. Elle confirme la grande proportion de stress au travail et en affine les contours, notamment quand au stress « auto-infligé » (notion à aborder avec précautions).
66% des 3052 répondants s’estiment davantage stressés que leurs collègues. Ce chiffre, par définition impossible, est par exemple riche d’enseignement.
Cette enquête est téléchargeable sur le site de l’ANACT ou sur celui de l’IME.
Voici ce qu’en dit l’ANACT :
En développant une méthodologie innovante et son propre questionnaire, l’IME souhaite se donner les moyens d’analyser plus finement le rôle et l’interaction de la réceptivité individuelle face au stress avec les dimensions managériale et organisationnelle de la vie au travail.
Plus de 3 000 personnes ont participé, du 25 mai au 25 juillet 2010, à l’étude nationale IME sur le stress au travail. Les premiers résultats de l’étude IME sur le stress au travail, dévoilés en avant première au Siège de l’Express fin septembre, sont à la fois préoccupants (plus de la moitié des personnes interrogées disent qu’elles sont stressées au travail) et porteurs d’un éclairage nouveau sur :
Il serait souhaitable que ce type de publication qui prennent vite valeur d’affirmation lors des multiples reprises sur des sites Internet (comme ici) ou par des médias soit accompagné de renseignements plus précis quant à leur méthodologie (constitution des échantillons etc.).
20/01/11
- Thierry VENIN (publié sur son blog http://www.cooldone.com/blog/ le 04/06/2010).
Un article paru dans l’Express.fr le 3 juin 2010 titre « La Poste victime du syndrome France Telecom ».
Dans notre pays au moins, France Télécom serait-il devenu LA référence en matière de stress au travail ?
L’enquête également publiée le 3 juin 2010 par l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail (EU-OSHA) permet hélas d’en douter.
Cette enquête est présentée par l’Agence européenne comme la plus grande enquête jamais menée en Europe (31 pays, 36 000 entretiens téléphoniques), à mi-parcours de la stratégie communautaire 2007-2012 en faveur de la santé et de la sécurité au travail.
La principale conclusion porte sur l’accentuation de la préoccupation concernant les risques psychosociaux tels que le stress, la violence et le harcèlement.
Enfin, le rapport prend acte de la profonde évolution de nos environnements de travail et de l’émergence de risques nouveaux (liés aux nouvelles technologies notamment) et il encourage la recherche sur ces nouveaux risques. Le rapport n’est-il pas intitulé « Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents » ?
Lien du communiqué de presse :
http://osha.europa.eu/fr/press/press-releases/79-of-european-managers-are-concerned-by-work-related-stress-but-less-than-a-third-of-companies-have-set-procedures-to-deal-with-it-1
Lien du résumé en français :
http://osha.europa.eu/fr/publications/reports/fr_esener1-summary.pdf
Lien du rapport complet (en anglais) :
http://osha.europa.eu/en/publications/reports/esener1_osh_management
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