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La déconnexion volontaire aux TIC
La déconnexion volontaire aux TIC
20/01/11
- Thierry Venin (publié sur son blog http://www.cooldone.com/blog/ le 22/12/2010.
Dans le cadre de son baromètre sur le stress au travail (15ème campagne), la CGC a renouvelé pour la 3ème fois consécutive les questions sur l’influence des TIC sur le stress au travail. Cela fait donc 1 an et demi que les mêmes questions sont posées sur notre thème, ce qui est évidemment très précieux. Un grand merci donc à la CGC et plus particulièrement au Docteur Salengro.
Cette enquête a été réalisée par OpinionWay en novembre 2010 auprès d’un échantillon représentatif de la population des cadres français (1045 personnes). Deux questions ont été ajoutées sur l’émergence d’un « droit à la déconnexion ».
Voici les nouvelles questions :
La CGC accompagne le sondage du communiqué de presse suivant :
La CFE-CGC dénonce le workaholisme au blackberry
Les cadres souffrent de workaholisme, en particulier du fait des NTIC, telles sont les dernières conclusions du baromètre du stress de la CFE-CGC.
La CFE-CGC envisage, comme ses collègues américains, de réclamer soit la prise en compte des heures supplémentaires, soit le droit à la déconnexion en dehors des heures de travail. En s’appuyant sur les mémoires des PDA et autres outils qui réalisent de véritables laisses électroniques, il n’y a plus de véritables difficultés techniques, quitte à demander les facturettes aux opérateurs !
Un indice ne trompe pas, la part des entreprises qui fournissent gratuitement un blackberry à leurs cadres a augmenté de 16 points en un an, passant à 28%, de même 41% d’entre eux disent ne pas pouvoir se déconnecter en soirée et pour 35% pendant le week-end.
Au moment ou l’on met en place une augmentation de la durée de vie au travail 39% des cadres interrogés, (soit 5 points de plus) pensent à quitter le travail à cause du stress ! C’est l’indice le plus grave, comment les entreprises peuvent-elles espérer un engagement et une implication des salariés dans de telles conditions. 78% des entreprises ne tiennent toujours pas compte du stress dans leur management, même si cela baisse, c’est beaucoup !
Au delà de la question des outils de NTIC la plupart des indicateurs vont en s’aggravant, jamais la note globale de stress n’avait atteint un tel niveau depuis la création du baromètre du stress dans sa forme définitive.
L’indicateur le plus inquiétant semble bien celui qui indique que près de 39% des cadres pensent à quitter leur travail à cause du stress ! comment les entreprises peuvent elles espérer des salariés engagés et impliqués dans ces conditions, on sait bien que le présentéisme est le principal facteur de mauvaise productivité, décidément les employeurs manquent de compétence managériale.
La CFE-CGC réclame que les conditions de travail psychiques, cognitives, sensorielles et affectives soient enfin considérées comme les autres conditions de travail, qu’elles provoquent une prise en compte au niveau de la maladie professionnelle et soient de plein droit l’objet de débat au niveau du CHSCT. C’est dans cet esprit qu’une nouvelle bande dessinée va sortir prochainement.
L’intégralité des résultats est sur le site de la CFE-CGC : www.cfecgc.org.
20/01/11
- Thierry Venin (paru dans son blog http://www.cooldone.com/blog/ le 16/01/2011)
Le journal Les Echos a relayé le 11 janvier la « Charte des Relations de Travail » publiée par la direction de la société 3M à destination des 1000 employés de Cergy.
Cette charte, dont le texte intégral est diffusé par le syndicat CFE-CGC de l’entreprise sous le titre « Le catéchisme de la direction » comporte un certains nombres de préconisations en relation directe avec l’influence des TIC sur le stress au travail et plus globalement sur les conditions de travail.
Sous le chapeau introductif « Cette charte regroupe des attitudes et des objectifs non quantifiables que 3M en France souhaite voir adopter par l’ensemble de ses collaborateurs afin de créer un environnement de travail sain et stimulant », ce document comporte trois sections :
Le lien entre les TIC et le stress au travail (ou du travail à la maison) est cependant présent dès la première section. En effet la direction de 3M attend du salarié qu’il soit le premier responsable/garant du bon équilibre entre sa vie au travail et sa vie privée notamment en ne « succombant pas aux facilités des nouvelles technologies de l’information et de la communication » et en sachant « se déconnecter ».
La deuxième section nous concerne bien sûr particulièrement. Elle comporte 4 règles d’or.
Privilégier la rencontre en direct :
Elle génère conversation et compréhension. Elle entraîne plus facilement confiance et par la suite modération dans les propos écrits.
Rester courtois technologiquement :
Ne pas céder à l’instantanéité de la messagerie :
Savoir se déconnecter :
Ce n’est pas parce qu’ils sont portables que PC ou téléphone doivent être systématiquement ramenés au domicile et utilisés en dehors des plages de travail.
La section 3 dédiée au rythme de travail, préconise enfin de partir en congé sans son ordinateur.
Le document est baptisé « charte » mais ne semble pas traduire un accord entre les partenaires sociaux. En effet, le style s’apparente plus à une note de service qu’à une convention et porte l’estampille 3M sans signataire. Il pourrait donc être rapproché des « chartes de bourgeoisie » (par laquelle les habitants d’une ville qui possédaient les qualités requises recevaient de leur seigneur un certain nombre de privilèges) ou d’une charte de franchise (énonçant les privilèges accordés par un seigneur à une communauté d’habitants pour attirer ou retenir ces derniers sur son domaine).
Sur le site de la CFE-CGC de l’entreprise, la réception de la charte est nuancée :
« Mais ce document n’oblige qu’une seule personne, le salarié… C’est trop facile et c’est un peu court de se décharger du dossier des risques psycho-sociaux en ne proposant que cette charte à sens unique et en n’écartant toutes les responsabilités et devoirs de l’entreprise vis à vis de ses salariés pour faire du lieu de travail un endroit sain et stimulant . Oui il y a de bonnes choses dans cette charte. Non cela ne suffit pas … »
Référence:
L’américain 3M incite ses cadres à « savoir dire non », publié le 11/01/2011 par Laurance N’KAOUA dans Les Echos.
19/01/11
Un article qui revient sur l’interpénétration entre vie professionnelle et privée autour de la notion de mobilité.
Référence:
Leslie Belton et Frédéric de Coninck « Des frontières et des liens », Réseaux 1/2007 (n° 140), p. 67-100.
URL : www.cairn.info/revue-reseaux-2007-1-page-67.htm.
Résumé:
La notion de mobilité est fréquemment associée à l’image d’une interpénétration croissante des lieux et des temps sociaux. La mobilité dans le travail, à laquelle vient s’ajouter le développement des NTIC, déboucherait, ainsi, sur un chevauchement grandissant de la vie privée et de la vie professionnelle. Cet article montre que, même si les frontières respectives évoluent, les individus et les ménages continuent à développer une activité intense pour faire exister des frontières et construire des liens stables, tant dans le travail que dans les rapports réciproques entre vie privée et vie professionnelle. Les NTIC sont, au reste, employées aussi bien pour se connecter que pour s’isoler, à certains moments, dans certaines occasions ou dans certains lieux. Les auteurs passent en revue, à ce propos, les topologies les plus répandues ainsi que la manière dont elles sont construites, négociées et maintenues. Source: Cairn
19/01/11
Un article qui, à partir d’une enquête quantitative, met en lumière la corrélation entre TIC et surcharge de travail.
Référence:
Henri Isaac et al. « Surcharge informationnelle, urgence et TIC. l’effet temporel des technologies de l’information », Management & Avenir 3/2007 (n° 13), p. 149-168.
URL : www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-3-page-149.htm.
DOI : 10.3917/mav.013.0149.
Résumé:
La présente recherche s’intéresse à la contribution des TIC au développement du sentiment d’urgence dans les entreprises et à son lien avec les notions de surcharge informationnelle et de surcharge d’activité. Si la notion de surcharge informationnelle n’est pas nouvelle en soi, sa dimension temporelle a été peu étudiée. La généralisation des TIC dans le travail quotidien des salariés recompose l’espace-temps du travail. Peu de recherches ont tenté d’analyser le niveau individuel de la surcharge informationnelle, concept qui s’est enrichi d’une dimension communicationnelle avec les TIC. La recherche s’appuie sur une analyse empirique longitudinale de cinq ans sur un échantillon de plus de 12 000 salariés. Les résultats montrent que la perception de la surcharge d’information, de la surcharge d’activité, d’urgence est croissante sur la période 2001-2005. De plus, ces variables sont corrélées. Un modèle d’équations structurelles indique que la suractivité est déterminée par la surinformation, l’urgence et, à un degré moindre, par les TIC. (Source: Cairn)
19/01/11
Deux articles publiés par Laurence Le Douarin abordent de façon originale l’imbrication entre usage personnel et privé des TIC et ses conséquences sur l’organisation quotidienne.
Premier article:
Laurence Le Douarin « « C’est personnel ! » », L’Homme et la société 1/2007 (n° 163-164), p. 75-94.
URL : www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2007-1-page-75.htm.
Dans l’entreprise, on peut consulter ses e-mails personnels, se connecter sur un site pour des motifs privés et téléphoner à son entourage. De chez soi, on peut également rédiger des e-mails professionnels et recevoir des appels du bureau. L’article observe les usages du net et de la téléphonie que font les cadres pour maintenir leurs engagements variés, dans un contexte où le travail semble perdre son monopole d’épanouissement personnel. Il propose une typologie de leurs comportements face aux « usages clandestins » des TIC pendant les heures contractuelles de travail. En effet, ces pratiques ne sont pas uniformes et varient notamment en fonction de la position dans l’entreprise, de l’équipement des personnes et de leur mode de vie conjugale. L’article s’interroge alors sur les nouvelles formes d’« agilité temporelle ». Les TIC contribuent-elles à développer de nouvelles formes de rationalisation de l’existence ? (Source: Cairn)
Deuxième article:
Référence:
Laurence Le Douarin « Les chemins de l’articulation entre vie privée et vie professionnelle », Réseaux 1/2007 (n° 140), p. 101-132.
URL : www.cairn.info/revue-reseaux-2007-1-page-101.htm.
Résumé:
L’article explore les « usages clandestins » des TIC sur le lieu du travail, c’est-à-dire à des fins « personnelles », par des couples, parents de jeunes enfants. Inversement, il observe leurs pratiques de télétravail à domicile. On explore alors quatre dimensions pour comprendre le phénomène : l’identité au travail, le travail domestique et éducatif, le degré d’autonomie dans le couple et, enfin, la structure du réseau de sociabilité. Ces quatre dimensions enchevêtrées dessinent des manières d’être et des façons de faire multiples et variées pour articuler les temps sociaux. Il dresse notamment un portrait détaillé de la population des « fragmentés », faisant l’expérience d’une temporalité fractionnée, où les frontières entre sphères privée et professionnelle sont particulièrement poreuses. Enfin, on tente de saisir en quoi ces différentes cultures temporelles sont spécifiques ou non à certains milieux sociaux (cadres et/ou secrétaires).
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