- Thierry VENIN (publié sur son blog http://www.cooldone.com/blog/ le 27/10/2010)

Les causes du « Flash Crash » qui a vu les cours de Wall Street s’effondrer le 6 mai 2010 seraient élucidées.

C’est en tout cas ce que prétend un rapport de 104 pages publié le 30 septembre par les autorités financières américaines (SEC et CFTC).

En substance (Le Monde du 5 octobre 2010), un programme informatique complexe (High Frequency Trading) permettant une vente massive de titres en quelques minutes opérée par un courtier serait à l’origine du crash. Dit autrement, l’exécution par un gérant de fonds d’une vente de 75 000 contrats à terme pour un montant de 4,1 milliards de dollars, au moyen d’un logiciel algorithmique programmé pour placer les ordres de vente en fonction de la quantité de ces contrats par rapport au volume global sur ce marché, mais sans égard au prix ni au temps dans l’exécution des transactions, aurait provoqué l’effondrement éclair de Wall Street. Une explication plus complète et plus technique est par exemple disponible en français à cette adresse : http://cms.unige.ch/droit/cdbf/spip.php?article697

Dans un monde financier où la sophistication technique et la vitesse constituent de plus en plus des avantages concurrentiels déterminants, les autorités boursières américaines semblent embarrassées pour mettre en place des mesures efficaces de nature à empêcher que se renouvelle ce type d’accidents. « Nous devons examiner quelles autres mesures axées sur l’investisseur sont nécessaires pour faire en sorte que nos marchés soient équitables, efficaces et résistants, maintenant et pour les années à venir » a déclaré Mary Schapiro, présidente de la SEC, près de six mois après les faits.

De nombreux blogs financiers relaient désormais cette question : « Comment ralentir le trading à haute fréquence ? ». Cette question est également reprise par le sénateur Schumer qui en fait un cheval de bataille.

Dans le « même temps » où des milliards disparaissent comme par enchantement, la valeur « Temps Réel » continue d’être ardemment promue notamment par Google, constituant pour chaque nouveau service un de ses arguments promotionnels majeurs : indice des prix en temps réel, feu Google Waves et sa frappe vue en temps réel par les correspondants (caractère par caractère), et plus récemment son nouveau « Real Time Search ».  En effet, la pertinence mesurée par l’accumulation d’occurrences dans les pages web n’est plus assez rapide pour prendre en compte les échanges éphémères des réseaux sociaux type Facebook ou Twitter.

La recherche en temps réel est donc devenue un enjeu majeur pour Google mais aussi Microsoft ou des start-ups comme OneRiot ou Sency (Le Monde du 23 avril 2010)

Emblème de cette tendance, Amit Singhal (Google), met en évidence des stickers « slow sux » (qu’on pourrait traduire par « la lenteur craint » ?). Les marchés financiers partagent-t-ils désormais sans réserve cette valeur ?

Ce n’est définitivement pas le cas du « Slow Movement » qui se développe et se décline en « Slow Food », « Slow Travel » ou encore « CittaSlow » (villes lentes) que vient de rejoindre Segonzac dans les Charentes.

Le temps réel est-il une valeur nécessairement positive ? Saluons en tout cas l’émergence d’un beau débat de société !