La déconnexion volontaire aux TIC
Article tagué autonomie
La mobilisation des (net)travailleurs de la « Nouvelle économie » : gouvernement des hommes et contrainte d’autonomie
13/05/11
Résumé:
Après avoir connoté la nouveauté et alimenté beaucoup de fantasmes, les termes « start-up » ou « nouvelle économie » semblent désormais anachroniques. Pourquoi alors revenir aujourd’hui sur ce phénomène ? Nous nous proposons dans cet article d’étudier les principaux ressorts de la mobilisation des salariés des sociétés de l’Internet où le management veut être « fun ». Il s’agit ici de montrer en quoi la parenthèse enchantée de la « Nouvelle économie » fut un révélateur et un accélérateur des transformations du rapport à soi, au travail et à l’autorité. Fonctionnant métaphoriquement comme un laboratoire dans lequel se fabrique un « travailleur nouveau », miroir et reflet de « l’individu nouveau », autonome, mobile et instable, la start-up se donne à voir comme l’organisation « post-disciplinaire » par excellence, horizontale, réticulaire et déterritorialisée. Les principes d’autonomie et de responsabilité participent à la mise au travail des salariés et assurent leur bon gouvernement. A l’ère des start-up, les technologies diffuses de pouvoir dans l’entreprise font de l’autonomie concédée et exigée de l’individu, le pivot de la contrainte auto administrée. Sur ce plan là l’exemple des start-up continuera sans doute longtemps à être médité dans les cercles du pouvoir de l’entreprise en permanence à la recherche de formes efficaces de légitimation de la domination.
Référence:
Yannick Estienne , « La mobilisation des (net)travailleurs de la « Nouvelle économie » : gouvernement des hommes et contrainte d’autonomie », Études de communication , 28 | 2005 , [En ligne], mis en ligne le 19 janvier 2009. URL : http://edc.revues.org/index77.html.
Imbrication vie privée/vie professionnelle
19/01/11
Deux articles publiés par Laurence Le Douarin abordent de façon originale l’imbrication entre usage personnel et privé des TIC et ses conséquences sur l’organisation quotidienne.
Premier article:
Laurence Le Douarin « « C’est personnel ! » », L’Homme et la société 1/2007 (n° 163-164), p. 75-94.
URL : www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2007-1-page-75.htm.
Dans l’entreprise, on peut consulter ses e-mails personnels, se connecter sur un site pour des motifs privés et téléphoner à son entourage. De chez soi, on peut également rédiger des e-mails professionnels et recevoir des appels du bureau. L’article observe les usages du net et de la téléphonie que font les cadres pour maintenir leurs engagements variés, dans un contexte où le travail semble perdre son monopole d’épanouissement personnel. Il propose une typologie de leurs comportements face aux « usages clandestins » des TIC pendant les heures contractuelles de travail. En effet, ces pratiques ne sont pas uniformes et varient notamment en fonction de la position dans l’entreprise, de l’équipement des personnes et de leur mode de vie conjugale. L’article s’interroge alors sur les nouvelles formes d’« agilité temporelle ». Les TIC contribuent-elles à développer de nouvelles formes de rationalisation de l’existence ? (Source: Cairn)
Deuxième article:
Référence:
Laurence Le Douarin « Les chemins de l’articulation entre vie privée et vie professionnelle », Réseaux 1/2007 (n° 140), p. 101-132.
URL : www.cairn.info/revue-reseaux-2007-1-page-101.htm.
Résumé:
L’article explore les « usages clandestins » des TIC sur le lieu du travail, c’est-à-dire à des fins « personnelles », par des couples, parents de jeunes enfants. Inversement, il observe leurs pratiques de télétravail à domicile. On explore alors quatre dimensions pour comprendre le phénomène : l’identité au travail, le travail domestique et éducatif, le degré d’autonomie dans le couple et, enfin, la structure du réseau de sociabilité. Ces quatre dimensions enchevêtrées dessinent des manières d’être et des façons de faire multiples et variées pour articuler les temps sociaux. Il dresse notamment un portrait détaillé de la population des « fragmentés », faisant l’expérience d’une temporalité fractionnée, où les frontières entre sphères privée et professionnelle sont particulièrement poreuses. Enfin, on tente de saisir en quoi ces différentes cultures temporelles sont spécifiques ou non à certains milieux sociaux (cadres et/ou secrétaires).
Impact des TIC sur les professionnels
19/01/11
Un article paru dans la Revue française de gestion en 2006 étudie les conséquences paradoxales des TIC sur les professionnels en entreprise: entre gain de temps et d’autonomie et contrôle accru des salariés.
Référence:
Charles-henri Besseyre des horts et Henri Isaac « L’impact des TIC mobiles sur les activités des professionnels en entreprise », Revue française de gestion 9/2006 (n° 168-169), p. 243-263.
URL : www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2006-9-page-243.htm.
Résumé:
Il est largement reconnu que les TIC ont contribué à modifier les modes d’organisation depuis une dizaine d’années notamment avec l’usage généralisé des technologies mobiles. Des travaux récents mettent l’accent sur une transformation profonde des situations de travail permise par ces technologies dans le sens d’un développement de l’autonomie et de la responsabilité. Cependant, l’impact des technologies mobiles sur les activités des professionnels en entreprise semble plus complexe: d’une part, impose des exigences nouvelles en raison des modifications de l’espace-temps, d’autre part, donne à ces professionnels un pouvoir renforcé de contrôle sur leurs activités. À partir du cadre théorique proposé par le modèle « exigence-contrôle », les résultats d’une étude exploratoire menée dans dix organisations françaises confirment l’hypothèse de conséquences paradoxales des technologies mobiles sur les situations perçues de travail par les professionnels en entreprise. (Source: Cairn)
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