La déconnexion volontaire aux TIC
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Les Britanniques accros à leurs «Crackberries»
22/08/11
Les Britanniques sont accros à leurs «téléphones intelligents», les
téléphones portables multifonctions, selon une étude de l’organisme de
régulation des télécoms Ofcom publiée jeudi, une dépendance, dont eux-mêmes
plaisantent en rebaptisant leur BlackBerry «Crackberry».
37% des adultes et 60% des adolescents propriétaires d’un IPhone,
Blackberry ou autre téléphone Androïde, se décrivent eux-mêmes comme «très
dépendants» de ces appareils qui permettent de surfer sur internet,
recevoir des courriels, faire des photos et des films, écouter de la
musique ou jouer à des jeux vidéo, d’après l’enquête de l’Ofcom.
Leurs possesseurs sont plus enclins à rester connectés 24 heures sur 24 et
à faire fi des consignes qui leur demandent de les éteindre au cinéma et au
théâtre. 18% des adultes et 27% des adolescents ont ainsi reconnu avoir
utilisé leur téléphone intelligent dans ces occasions (contre
respectivement 10 et 17% pour les possesseurs de téléphones mobiles
ordinaires).
Ils passent aussi plus d’appels, envoient plus de textos et avouent
consacrer moins de temps à d’autres activités comme la lecture ou la
télévision depuis qu’ils sont en possession de leur appareil.Ils ont
également beaucoup de mal à s’en séparer quand ils sont en société,
prennent leurs repas, qu’ils sont dans leur salle de bain ou même dans les
toilettes.
Autre conséquence de cette dépendance, la frontière entre repos et travail
est de plus en plus ténue.30% des Britanniques en possession d’un
smartphone passent ainsi régulièrement des coups de fil privés au bureau.
A l’inverse, 24% ont régulièrement des appels de leur travail pendant leurs
vacances et 29% lisent leurs courriels professionnels.Cette enquête a été
réalisée auprès de 2.073 adultes et 521 adolescents, alors que les ventes
de téléphones intelligents ont explosé ces douze derniers mois au
Royaume-Uni.Plus d’un quart des Britanniques adultes (27%) possèdent
actuellement un de ces appareils et 47% des 12-15 ans, d’après l’Ofcom.
Les nouvelles technologies sont devenues une addiction
11/07/11
Article publié le 11/07/2011 sur:
http://www.digimedia.be/News/fr/9594/les-nouvelles-technologies-sont-devenues-une-addiction.html
Le fait que les Britanniques se sentent dépassés par la technologie peut directement être associé à leur addiction aux smartphones, selon les responsables de cette étude.
Une étude menée au Royaume-Uni démontre qu’un tiers des personnes interrogées se considère comme littéralement submergé par les nouvelles technologies. Une proportion qui atteint même 43% chez les 10/18 ans. Cela conduit les chercheurs de l’Université de Cambridge, qui ont réalisé cette enquête, à considérer les nouvelles technologies comme un réel problème de santé publique.
Pour ces chercheurs, les parents, comme leurs enfants, doivent trouver un moyen de limiter l’impact de la high-tech (en termes d’appareils, mais aussi de dépendance aux réseaux sociaux ou aux e-mails) sur leurs vies, un peu à la manière d’un régime. Aux parents donc d’installer des barrières, de poser des règles et surtout de montrer l’exemple. Ils ne sont pas moins de 20% à déclarer être confronté aux nouvelles technologies plus de sept heures par jour.
« Ces recherches nous montrent que les nouveaux moyens de communication sont considérés par beaucoup comme des outils positifs, mais il existe des exemples où les gens ne gèrent pas leurs usages aussi bien qu’ils le devraient » explique John Clarkson, professeur à Cambridge. Il note aussi que ce stress augmente en même temps que le temps d’exposition, jusqu’à en devenir maladif.
Etude réalisée auprès de 1 200 personnes au Royaume-Uni.
L’addiction aux nouvelles technologies bientôt un problème de santé publique
7/07/11
par Orianne Vatin, le 07 juillet 2011 05:54
Une étude réalisée par l’Université de Cambridge (Royaume Uni) a démontré que plus d’un tiers des personnes se sentent « dépassées » par la technologie. Les chercheurs établissent un lien entre ce sentiment et l’addiction aux smartphones.
Si plus d’un tiers des personnes interrogées se sent « dépassé » par la technologie, le chiffre est encore plus élevé pour les enfants : 43%.
A peu près autant de répondants ont indiqué tenter de limiter leur utilisation des médias sociaux. Pour les chercheurs, les parents comme les enfants, doivent trouver un moyen de limiter l’impact des nouvelles technologies sur leurs vies. Un processus semblable à un régime. De plus, comme pour la nourriture, les jeunes copient le comportement de leurs aînés.
Et si les parents n’installent pas de barrières, des problèmes peuvent surgir, si aucune règle n’est établie (quand accéder à l’ordinateur, comment, pour combien de temps, etc.). Si l’enfant est autorisé à avoir un ordinateur dans sa chambre, sans restrictions, il ne se privera pas de l’utiliser. Sauf si il est guidé et que certaines conditions sont mises en place (par exemple : tu pourras aller sur Internet lorsque tu auras fini tes devoirs ou mangé tes légumes).
Les chercheurs citent aussi l’un des sondés, pour exprimer les difficultés de régulation de cette consommation : « Lorsque mon BlackBerry s’éteint, je continue de le regarder compulsivement, pour vérifier s’il affiche quelque chose d’intéressant« . Des habitudes comme celle-ci se créent envers les machines et les réseaux, avec le « bombardement incessant d’informations » que l’on observe actuellement.
En général, les participants à l’étude qui ont déclaré consacrer moins de temps aux nouvelles technologies, se sentaient mieux et moins « dépassés ». En effet, beaucoup de familles se sentent « dépassées » par le fait de devoir être constamment disponibles et connectées (à la demande de leur employeur, par exemple).
Pour autant, les technologies n’ont pas seulement un effet négatif, cela est « très individuel« . « Certaines personnes laissent leurs terminaux allumés 24h/24 et cela leur convient« , expliquent les chercheurs, qui tempèrent : « mais cela doit rester quelque chose qui vous aide dans ce que vous êtes en train de faire, plutôt que d’y avoir un impact négatif« .
Et de conclure avec une interrogation très intéressante : « La connectivité omniprésente, c’est utile, mais juste parce qu’elle est disponible, voulez-vous être connecté en permanence ?« . De quoi se déconnecter quelques minutes pour réfléchir à la question…
Le Figaro Madame se déconnecte
20/01/11
Publié par Thierry Venin sur son blog (http://www.cooldone.com/blog/) le 29/09/201
Sous le titre « Déconnecter », Nolwenn Le Blevennec signe un bel article dans l’édition du 28 septembre du Figaro Madame.
« SAUF À PARTIR DANS UN DÉSERT À L’AUTRE BOUT DE LA TERRE OU À SE RÉFUGIER DANS UN MONASTÈRE, DIFFICILE DE SE COUPER DU MONDE POUR SE RESSOURCER DANS UNE SOCIÉTÉ OÙ, TECHNIQUEMENT, ON PEUT CONSULTER SES E-MAILS DEPUIS SON BAIN.
Paru le 28.09.2010, par Nolwenn Le Blevennec
Les feuilles rousses, qui craquent sous nos pieds, mettent un peu d’ambiance. Le jardin du couvent des frères Carmes (et de son centre spirituel) est coloré et vivant, ce qui ne manque jamais d’émouvoir les laïcs épuisés de passage. Ils sont de plus en plus nombreux à venir ici, non pas pour les offices, mais « pour se libérer des esclavages modernes et retrouver une qualité de temps », selon frère Denis Marie. Bref : pour se dé-con-nec-ter ! Une croix du carmel en bois et une médaille de baptême en or dépassant de son polo rayé, le frère Denis Marie, l’air juste et bonhomme de François Hollande, nous fait visiter des chambres très sommaires, « un lit, un bureau, un lavabo ». Il nous explique qu’ici les non-croyants se fichent de la déco, qu’ils recherchent la nature et le silence. Et surtout, l’absence d’outils technologiques – ni téléphone portable ni Wi-Fi dans l’enceinte.
Le monastère est perçu par ces agnostiques comme un refuge qui permet d’échapper à un quotidien devenu infernal. Et dont la cadence, de plus en plus intense, inquiète de nombreux observateurs.
Dans Accélération, son dernier livre (La Découverte), le sociologue allemand Hartmut Rosa démontre que le progrès technique a entraîné, ces dernières années, l’accélération du rythme de vie. En France, Jean-Louis Servan-Schreiber, auteur de Trop Vite ! (Albin Michel), pense également que les smartphones peuvent nuire à l’existence.
Le chercheur Thierry Venin explique le mécanisme de compression du temps : « Les nouvelles technologies impliquent un plus grand flux d’informations et une impatience sociale de traitement. » S’ajoute à cela un phénomène d’addiction. « Les gens ont toujours été ravis de recevoir du courrier et, plus il y en a, mieux c’est. Ils s’y noient, c’est un miroir de l’ego », analyse Jean-Louis Servan-Schreiber. « La réception d’un e-mail est aussi addictif que le sucre. Cela s’explique par une appétence de l’esprit pour ce qui est nouveau », renchérit Christophe André, psychiatre à Sainte-Anne. Dès lors, la déconnexion ne peut se réaliser que dans la radicalité et dans l’exil. Courage, fuyons.
REGARDER LES VACHES
Pour débrancher, l’écrivain de romans policiers Gilles Bornais prend ses quartiers dans un autre centre, à l’abbaye du Bec-Hellouin, dans l’Eure. « C’est la troisième fois que j’y vais, cette année. Je ne peux pas y être dérangé. Un e-mail met trois jours à se télécharger », raconte-t-il. Entre deux chapitres, sa seule distraction consiste à regarder des vaches et des canards par la fenêtre. « C’est mieux qu’un cyprès qui, croyez-moi, peut vous rendre neurasthénique. » Le soir, il dîne avec des moines qui lisent Kant à voix haute. En rentrant, il pense toujours la même chose : « Que nous sommes abreuvés d’informations futiles, comme l’état du rhume d’un joueur de l’équipe de France. En allumant la radio, je comprends que je retourne chez les dingues. » Pour ceux qui trouvent la compagnie bovine vaine ou anxiogène, il existe des options plus fun. On pense à Otis Redding, et son Dock of The Bay.
Jean-Philippe, qui travaille dans une entreprise pharmaceutique et reçoit en moyenne cent e-mails par jour, s’envole lui pour Bird Island, aux Seychelles : « La première fois, je ne savais pas qu’il n’y aurait aucune connexion. J’ai paniqué pendant quelques heures. Finalement, je suis sorti du monde pendant un mois », (une semaine en réalité, c’est un lapsus). Sur cette île confetti, dont on fait le tour à pied en trente minutes, il a pu se perdre dans ses livres et ses pensées intérieures. « Aucun cumulus du monde que l’on connaît n’est venu perturber cela », se souvient-il. C’était délicieux. Et il y retourne dans quelques semaines.
JETER SON PORTABLE
Heureusement, il est possible de se déconnecter sans bouger de son siège pivotant. Une attachée de presse nous raconte qu’elle s’est « suicidée » de Facebook, il y a deux ans : « Je ne suis plus invitée aux soirées et aux mariages, mais je ne regrette rien. » Le fondateur du magazine Têtu, Didier Lestrade, a quant à lui fini par jeter son portable, en 2006. « J’ai un téléphone fixe et les conversations téléphoniques peuvent se programmer par e-mails. La plupart des choses qui se disent sur un portable ne sont, de toute façon, pas intéressantes. » Le journaliste envisage pourtant de s’acheter un iPhone, l’année prochaine : « Je repousse tant que je peux, car je sais que je vais perdre en qualité de vie, mais je ne veux pas être largué au point de ne pas savoir me servir de cet outil. J’essaierai de le contrôler et de l’éteindre de temps en temps. » C’est toute la difficulté. « Quand ils envisagent de se déconnecter, les gens sont dans des fantasmes de cabane dans les bois ou de retour à l’âge de pierre et manquent parfois de pragmatisme », regrette Jean-Louis Servan-Schreiber.
L’urgence est en effet d’apprendre à maîtriser les flux. Il existe des options sur le téléphone et les boîtes e-mail qui permettent de rendre ces outils moins invasifs. La chercheuse Joanne Yates, auteur d’une étude sur l’addiction au BlackBerry (Crackberry) s’insurge notamment contre le « push mode », qui consiste à recevoir des e-mails, sans avoir sollicité sa boîte. Selon Pierre Mounier, professeur à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et responsable de Cléo (Centre pour l’édition électronique ouverte) : « Un retour en arrière n’est ni envisageable ni souhaitable, mais une prise de conscience est nécessaire. Et l’école a un énorme défi à relever. Il faut apprendre aux citoyens à ne pas se laisser envahir. »
CALME, LENTEUR ET CONTINUITÉ
Un excès de communication pourrait avoir de graves conséquences… « Il existe une liste d’aspects cognitifs indésirables, liés à l’utilisation de ces technologies, comme l’émiettement du travail ou le manque de concentration », explique Thierry Venin. Le psychiatre Christophe André, auteur des États d’âme. Un apprentissage de la sérénité (Odile Jacob), renchérit : « Il y a un effet psychotoxique lié à la sursollicitation. Pour notre équilibre mental, notre cerveau a besoin de séquences de calme, de lenteur et de continuité, comme le corps a besoin d’exercice. » Quand il reçoit des patients dépressifs, le médecin leur demande, entre autres, s’ils dorment avec leur portable sur la table de nuit…
En confisquant le téléphone de sa seconde fille, Christophe André raconte avoir vu passer une trentaine de SMS entre 21 heures et minuit. Les juifs vivent ce genre de « confiscations » tous les samedis, et ne s’en portent pas plus mal.
Le rabbin Gabriel Farhi aime prendre son repas sans avoir son portable à côté de l’assiette. « On coupe toutes les connexions, pour recréer des liens essentiels et directs avec Dieu et sa famille », explique-t-il. Le rabbin, qui admet que les dernières heures du Shabbat sont les plus difficiles – « on a quasiment le doigt sur le bouton de l’ordinateur » – conseille néanmoins à tout le monde de se fabriquer « ses petits Shabbats ».
C’est un peu ce que fait Jean-Philippe, le chanceux des Seychelles. En route pour un colloque à Berlin, il a décidé de ne pas emporter son ordinateur. Il s’est dit que cela le forcerait à se connecter à son environnement, plutôt qu’à sa boîte de réception. »
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