La déconnexion volontaire aux TIC
admin
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Article par admin
Clôture du projet Devotic
1/07/14
Qui se déconnecte volontairement des technologies de communication, pourquoi et comment ?
Cette recherche ne porte pas sur ceux qui utilisent peu ou refusent les technologies de communication. Elle porte au contraire sur ceux qui s’en servent de façon intensive et qui, en raison précisément de cet usage quasi constant, en viennent à adopter une attitude critique face à des effets non voulus et à leurs yeux négatifs, attitude les amenant dans certaines conditions à des pratiques de déconnexions volontaires. Si ces technologies sont en effet synonyme d’immédiateté, de sécurité, d’ouverture et d’évasion, elles le sont aussi d’informations non désirées, d’appels intempestifs, de surcharge de travail, de confusion entre urgence et importance, de nouvelles addictions, de contrôles et de surveillances non autorisés. L’hypothèse autour de laquelle gravite cette recherche est que la déconnexion relève d’une volonté non pas de rejet mais de maîtrise de ces technologies. L’objet de cette recherche est de savoir dans quelles circonstances et pour qui cette volonté de maîtrise se traduit par une déconnexion. Le but est en définitive de dégager une connaissance active des conduites visant à une meilleure maîtrise des flux de communication afin d’éviter les écueils auxquels peut conduire une connexion permanente incontrôlée.
Une mesure quantitative des conduites de déconnexion doublée de plusieurs terrains d’observations qualitatives
La difficulté de cette recherche tenait en ce que les conduites de déconnexion sont très récentes… parce que les technologies de communication prises en compte le sont elles-mêmes (la généralisation des téléphones portables date de moins de 15 ans, les smartphones sont apparus en 2007 et l’usage des tablettes s’est étendu… pendant notre recherche). Une sociologie très intervenante, au plus près du terrain, a donc été employée pour capter ce qui est en train d’apparaître et de se mettre en place. De plus, comme dans tout phénomène émergeant, il existe potentiellement de grosses différences entre les représentations dont il est l’objet et son effectivité. C’est pourquoi la méthodologie adoptée a été à la fois quantitative (trois enquêtes à grande échelle dont une longitudinale) et qualitative (entretiens approfondis, focus groups, technique des incidents critiques, observation participante, captures d’écrans). Les populations plus particulièrement concernées ont été : les cadres, les chefs d’entreprise, les directeurs de ressources humaines, les universitaires, les étudiants et les voyageurs.
Résultats
Les conduites de déconnexion apparaissent comme une volonté de maîtrise des technologies. Elles sont toujours ponctuelles et la plupart du temps partielles. Il s’agit de ne pas se laisser envahir par trop d’informations non désirées, d’échapper à un mode d’interpellations incessantes, à l’urgence et à la pression managériale, au contrôle hiérarchique ou à l’impression d’être surveillé. La déconnexion équivaut alors à reprendre souffle et distance. Mais elle est aussi parfaitement révélatrice de la figure de l’homme hypermoderne qui ne se contente pas du sens du mouvement moderne mais l’interroge au contraire par une réflexivité accrue sur ses choix et dans l’inquiétude qui en résulte.
Pour en savoir plus :
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/92/53/09/PDF/DEVOTIC.pdf
Le n° 186 de la revue Réseaux (la Découverte, septembre-octobre 2014) intitulé « déconnexions » présente plusieurs des résultats de la recherche DEVOTIC.
avec lien suivant : http://www.cairn.info/revue-reseaux-2014-4.htm
Déconnexions volontaires aux TIC – Colloque international
20/01/14
Dates : Jeudi 13 & vendredi 14 février 2014
Lieu : Université de Pau et des Pays de l’Adour,
Salle Chadefaud, Institut Claude Laugénie
fiche d’inscription COLLOQUE DECONNEXIONS
Présentation
Le développement des TIC a été accompagné, ces vingt dernières années, par une opinion généralement très positive à leur égard. En dehors du secteur économique et professionnel, où elles sont devenues les outils indispensables du raccourcissement des délais, de l’accélération des rythmes et de la généralisation de la simultanéité dans un environnement de chronocompétitivité généralisée, les TIC ont rencontré un immense succès dans le grand public. Elles permettent en effet de répondre (en partie évidemment) à un désir vieux comme l’humanité, celui d’ubiquité, et à un fantasme vieux comme l’individu, celui du contact permanent avec les êtres aimés. Ubiquité, immédiateté et permanence par-delà le principe de réalité de ce monde qui sépare, éloigne et isole : les TIC ont été des outils quasi magiques pour la génération qui les a découverts. Ce nouveau monde d’interconnexion généralisée n’a toutefois de sens que si les interlocuteurs, au bout du fil et des ondes, répondent : d’où l’injonction à rester de plus en plus connecté. Une connexion synonyme d’immédiateté, de sécurité, d’ouverture et d’évasion, mais aussi d’informations non désirées, d’appels intempestifs, de surcharge de travail, de confusion entre urgence et importance, de nouvelles dépendances et de contrôles non autorisés. Ce rapport aux TIC est l’une des caractéristiques du contexte hypermoderne dans lequel nous vivons. Les hyperconnectés ont été les premiers à faire l’expérience des inconvénients induits par un usage intensif des TIC. Ils ont aussi été les premiers à s’engager dans la voie d’une nouvelle pratique inattendue : la déconnexion volontaire. De façon testimoniale, des journées sans écrans, sans internet ou sans téléphone font annuellement évènement dans plusieurs pays occidentaux. Des hôtels offrent désormais des vacances sans WiFi et offrent l’impossibilité provisoire de connexion comme un avantage, voire un luxe à s’offrir. Dans le monde de l’entreprise, de grandes compagnies bloquent les smartphones de leurs cadres pendant la nuit. Aux États-Unis, certaines de ces compagnies offrent même des séjours de « sevrage » des TIC à leurs employés. À l’échelle de la famille, nous avons récemment vu l’apparition du « Sabbat numérique » : des parents et des enfants acceptent de jouer le jeu de la déconnexion provisoire le temps d’une soirée, d’une journée, d’un week-end. Certains vont encore plus loin et tentent l’expérience de vivre sans internet et téléphone pendant plusieurs semaines. On assiste même depuis peu à la multiplication de publications relatant des expériences de déconnexion. Le colloque porte sur les conduites de refus, non pas des technologies elles-mêmes, mais de certaines de leurs utilisations, en particulier celles qui conduisent à des excès, au branchement continu et même à des formes de dépendance ou de contrôle. Si le thème des non-usages ou du refus technologique a bien été étudié, celui d’usagers très actifs des technologies de l’information et de la communication cherchant à maîtriser le flux informationnel et communicationnel dont ils sont l’objet par des conduites de déconnexions partielles et volontaires reste marginal. En effet, si l’expansion des phénomènes liés à la déconnexion volontaire est avérée, les analyses scientifiques se font rares parmi l’avalanche des articles de journaux, des récits d’expérience et des essais sur la question. Résultat : la multiplication des commentaires sur ces phénomènes se produit alors que les données qualitatives et quantitatives issues de la recherche semblent peu nombreuses ou, du moins, peu diffusées dans l’espace public. L’objectif de ce colloque est de rendre compte des analyses scientifiques actuelles traitant de la déconnexion volontaire. Prenant de multiples formes, s’incarnant aussi bien dans des phénomènes visibles à l’échelle de la société qu’à celle de l’individu, la tendance à la déconnexion pose la question des limites touchées par l’expérience d’hyperconnexion mais aussi la capacité d’aménagement par les personnes des usages multiples offerts dans un monde hyperconnecté. Car la déconnexion volontaire n’est quasi jamais totale et permanente. Elle apparaît plutôt comme étant partielle, ponctuelle et donc provisoire. Par conséquent, la déconnexion volontaire ne s’explique et ne se comprend pas sans saisir le sens et la place occupée par la connexion dans la vie des personnes. Les communications analyseront les motivations et les enjeux de la déconnexion dans un monde connecté. Elles révéleront les stratégies de déconnexion, les tensions inhérentes au jeu s’instaurant entre connexions et déconnexions ponctuelles ainsi que les conséquences de l’expérience de déconnexion sur le rapport au temps, à l’espace, aux autres et à soi-même des individus.
Conseil scientifique :
- Nicole Aubert
- Luc Bonneville
- Dominique Boullier
- Valérie Carayol
- Patrice Flichy
- Francis Jauréguiberry
- Christian Licoppe
- Serge Proulx
- Jean-Pierre Rouch
Addiction à Internet: le vrai coupable n’est pas la technologie, mais le monde du travail
26/07/12
Lien:
http://www.slate.fr/lien/59823/addiction-technologie-travail
http://www.nytimes.com/2012/07/24/technology/silicon-valley-worries-about-addiction-to-devices.html?_r=1&pagewanted=all
http://www.theatlantic.com/technology/archive/2012/07/are-we-addicted-to-gadgets-or-indentured-to-work/260265/
C’est devenu un marronnier de la rubrique «technologies». Le vénérable New York Times vient de publier un énième article sur la dépendance des cadres américains aux appareils qui les connectent en permanence à Internet. Un type d’article récurrent qui a le don d’agacer l’éditorialiste de The Atlantic, Alexis Madrigal. «C’est à croire qu’ils cherchent à gagner un prix Pulitzer des opinions préconçues des journalistes sur les méfaits de la communication moderne», raille-t-il.
L’article incriminé interroge des chefs d’entreprises de la Silicon Valley, qui pensent qu’il est nécessaire de débrancher de temps à autre de ses appareils connectés au réseau. Car le besoin maladif de recevoir, par exemple, des alertes annonçant un nouvel email, finit par nuire à la productivité et aux relations interpersonnelles au travail.
Que «dans un secteur où la technologie est souvent vue comme la réponse à tous les problèmes, cette dernière soit de plus en plus perçue comme étant trop puissante, et même addictive» est un drôle de paradoxe, note le New York Times. Et les leaders de l’addiction en ligne –Twitter, Facebook et autres Zynga– participent dorénavant à des conférences autour du thème «avoir une vie équilibrée dans un monde numérique», lors desquelles profs de yoga et sages 2.0 remettent en question le tout techno et la connexion ininterrompue.
Faux problème, juge The Atlantic. Car vraiment, «sommes-nous accro à nos appareils ou simplement inféodés à notre travail?» C’est la question que pose Alexis Madrigal, qui penche plutôt pour la seconde hypothèse:
«La population des classes moyennes supérieures fait plus d’heures au travail et reste plus longtemps connectée qu’auparavant. C’est donc un problème lié à la manière d’appréhender le travail, pas un problème de connexion. Nos connexions permettent aux employeurs de faire travailler leurs employés 24h sur 24, mais c’est notre étrange système politique et culturel qui les autorise à en faire autant.»
La faute au «Great Speed Up», la grande accélération des cadences. Les employeurs demandent plus, mais sans augmentation de salaire. Continuer à écrire des articles pour inciter les gens à «débrancher» ou à ranger leurs gadgets connectés dans le tiroir n’a donc aucun sens. Changer notre relation collective au travail en aurait un. Le multitasking et les smartphones ne sont pas le problème, mais le symptôme.
Souriez, vous êtes identifiés
7/05/12
Lien :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/05/04/souriez-vous-etes-identifies_1694639_651865.html
Début de l’article :
VENDREDI SOIR À AUSTIN, capitale du Texas. Des dizaines de bars musicaux du centre-ville se préparent à faire la fête toute la nuit. Sur les trottoirs, les rabatteurs crient et gesticulent pour attirer les clients, qui se laissent convaincre, un peu au hasard. A 3 kilomètres de là, dans un restaurant chinois, une bande de jeunes hommes, des touristes venus de la Côte est, ont recours à une méthode plus scientifique pour décider où ils passeront la soirée. Avec leurs smartphones, ils se connectent sur l’application SceneTap, qui leur fournit des informations en temps réel sur vingt-cinq bars de la ville. Ainsi, pour The Library : « Remplissage : 20 %. Ambiance : calme. Age moyen des clients : 29 ans. Hommes : 40 %, femmes : 60 %. » Pas trop de monde, s’ils se dépêchent, ils trouveront une table libre. Pour le bar voisin, le 512, SceneTap affiche un message différent : « Remplissage : 50 %. Ambiance : animée. Age moyen : 27 ans. Hommes : 67 %, femmes : 33 %. Ce soir, la bière est à 1 dollar. » Le choix est délicat. The Library a un avantage évident : il y a plus de femmes que d’hommes, pour le moment. Au 512, ce n’est pas le cas, mais la fête a déjà commencé. Au sein du groupe de touristes, c’est la scission, chacun choisit son bar en fonction de ses priorités du moment.
Gérez le stress technologique de vos collaborateurs !
17/04/12
Résumé :
Accélérateurs de la communication en entreprise, les TIC font toutefois peser un panel de risques sur vos salariés: impression d’urgence latente, besoin d’être connecté en permanence… Un stress technologique que vous pouvez cependant maîtriser à l’aide d’un véritable plan d’action. Décryptage.
Lien :
http://www.actionco.fr/Breves/Gerez-le-stress-technologique-de-vos-collaborateurs-45800.htm
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