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One Hundred Tweets of Solitude

- Jessica Bennett

The promise of technology is connectedness. But could modern gadgetry be making us more lonely than ever?

How many times a day do you check your email? When you wake up? Before bed? A dozen times in between? If you’re like many of us, the red blinking light of a BlackBerry is the first thing you see each morning—you’ve got mail!—and the last glimpse of color to fade out before bedtime. It’s constant and nagging—yet most of us say we can’t live without it. Add Twitter, Facebook, and the rest of our social-media obsessions to the mix, and the technology that was supposed to simplify our lives has become the ultimate time-suck: the average teen spends more than seven hours a day using technological devices, plus an additional hour just text-messaging friends.

The advantage to all that gadgetry, of course, is connectedness: email lets us respond on the go, and we are in touch with more people during more hours of the day than at any other time in history. But is it possible we’re more lonely than ever, too? That’s what MIT professor Sherry Turkle observes in her new book, Alone Together, a fascinating portrait of our changing relationship with technology. The result of nearly 15 years of study (and interviews with hundreds of subjects), Turkle details the ways technology has redefined our perceptions of intimacy and solitude—and warns of the perils of embracing such pseudo-techno relationships in place of lasting emotional connections.

Turkle talks to high-school students who fear having to make a phone call, and elementary- school children who become distraught when their toy robot pets « die. » She wonders how her daughter will remember their relationship 40 years from now, if every long-distance communication between them happens via text message. But for Turkle, a psychologist by training, the biggest worry is what all this superficial engagement means for us developmentally. Is technology offering us the lives we want to live? « We’re texting people at a distance, » says the author, the director of the MIT Initiative on Technology and Self. « We’re using inanimate objects to convince ourselves that even when we’re alone, we feel together. And then when we’re with each other, we put ourselves in situations where we feel alone—constantly on our mobile devices. It’s what I call a perfect storm of confusion about what’s important in our human connections. »

What can’t be denied is that technology, no matter its faults, makes life a whole lot easier. It allows us to communicate with more people in less time; it can make conversation simple—no small talk required. It can be therapeutic: robots are now used to help care for the elderly; in Japan, they’re marketed as a way to lure addicts out of cyberspace. But it can also be seductive, providing more stimulation than our natural lives make possible—our days suddenly an interconnected chain of messages and connections and constant stimulation. (Compared with a hundred retweets and a flurry of text messages, a single conversation over dinner seems awfully boring.) « The adrenaline rush is continual, » Turkle says of our wired lives. « We get a little shot of dopamine every time we make a connection. » One high-school student she spoke with put it simply: « I start to have some happy feelings as soon as I start to text. »

But are any of those feelings on par with the kind we feel when engaged in real, face-to-face intimacy? Online, you can ignore others’ feelings. In a text message, you can avoid eye contact. A number of studies have found that this generation of teens is less empathetic than ever. That doesn’t spell disaster, says Turkle—but it does mean we might want to start thinking about the way we want to live. « We’ve gone through tremendously rapid change, and some of these things just need a little sorting out, » she says. If she has her way, the dialogue will start here—and not just on somebody’s computer.

Référence:

Publié dans Newsweek par by Jessica Bennett le 11/01/2011.

URL: http://www.newsweek.com/2011/01/11/sherry-turkle-looks-at-technology-and-relationships-in-alone-together.html

Pourquoi je me débarrasse de mon téléphone portable

Un article, paru sur le blog Planète 89 du site Rue89 le 26/01/2011 et publié par Sebvray, relate les motivations qui ont décidé l’auteur à se débarasser de son portable.
 
Voilà. Chose dite, chose faite. Une lettre de résiliation en recommandé à été envoyée à l’opérateur il y a dix jours. Et aujourd’hui, je range ce gadget qu’est le téléphone portable dans une boîte. Subsiste dans ma tête cette petite phrase, ce « au cas où » qui me retient d’aller le déposer dans la borne à déchets électroniques.

J’en avais parlé à beaucoup de personnes. J’avais recueilli leurs avis. Non pas que cela m’aurait fait changer celui que j’avais mis si longtemps à construire. Du « je sais pas comment tu fais » au « chapeau, c’est beau » -beaucoup plus rare-, les réactions ont été très variées.

Je me réorganise. Je dois diffuser et faire rentrer dans les habitudes ce nouveau modèle opératoire aux personnes qui vont persister à avoir l’envie, le courage, de me voir.

Chacun d’entre nous a dû se poser au moins une fois les questions « en ai-je vraiment besoin ? » et « comment faisions-nous avant ? ». On faisait bien autrement et notre innocence devant un objet dont on ne connaissait pas l’utilité ni même l’existence ne devait entamer en rien notre conception du bonheur.

Ma résolution du nouvel an

Je suis de la génération qui découvre le mobile dans la main d’un de ses parents, aux environs de 1998. Je tanne ma mère pour pouvoir embarquer avec moi au lycée son Alcatel OT Max. Un gros truc, un « tank » en jargon de la décade qui suivra. C’est un GSM dont la liste des caractéristiques d’usage est aussi longue que mon orteil de pied gauche comparé aux 100 000 applications de l’iPhone (dont le niveau d’utilité vitale est par ailleurs aussi grand que mon orteil droit).

J’ai toujours conservé le même forfait mobile, changé quelques fois de portable, sans jamais toutefois succomber aux charmes des évolutions jaillissantes des printemps promotionnels, rentrées nouveautés et fêtes-de-fin-d’année-plaisir qui suivirent, et même récupérant ces dernières années les mobiles qui traînaient au fond des tiroirs de quelques amis.

En 2010, parmi mes lectures « écologiques » (certains y voient encore et toujours de l’ésotérisme), je dévore un ouvrage du collectif Pièces et main d’œuvre, « Le Téléphone portable, gadget de destruction massive ». C’est à ce moment que j’ai envie d’arrêter. Et c’est pour la nouvelle année que je me décide enfin. Voici mes raisons.

1- Pour ma vie sociale

Fixer un rendez-vous et bien l’organiser. Arriver à l’heure à ses rendez-vous, cette politesse élémentaire mais en désuétude, dont nous nous affranchissons, comme si c’était une preuve supplémentaire de notre liberté.

Profiter du moment présent, sans interférences sonores et vibratoires. Etre déconnecté, tout simplement. Cesser les bavardages grotesques de type : « Je suis dans le métro, j’arrive dans une station et demie… » Apprécier la surprise. Faire vivre la surprise.

Ecrire des lettres. Avoir le plaisir d’en recevoir. Réapprendre la patience. Ré-évaluer ce qui est important. L’entropie sociale, ça existe. C’est la désagrégation des relations humaines. Pourtant, qu’il est agréable de discuter au hasard, de créer du lien. Avez-vous déjà été interrompu dans une conversation par une sonnerie de téléphone ? Sans blague. Combien décrochent et font patienter la personne en face d’elle ?

2- Pour la planète

Vous allez me dire, c’est pareil pour l’informatique. Eh oui. J’utilise un ordinateur. Un portable en moins, c’est toujours ça en moins. Enfin, pas vraiment, parce que cela a été prélevé.

La microélectronique est polluante. Pour la fabrication d’une puce de 2 grammes : 1,7 kg d’énergie fossile, 1 m3 d’azote, 72 grammes de produits chimiques et 32 litres d’eau. Par rapport à une voiture, on passe d’un ratio de 2 pour 1 à 630 pour 1 (selon le livre d’Eric D. Williams « Computers and the environnment »).

Il y a cette usine en France, STMicroelectronics, dont les activités ont demandé des investissements énormes, qui consomme beaucoup de ressources : 700 000 litres d’eau par heure pour nettoyer les plaques de silicium, 40 millions de Kw/H et qui, semble-t-il, génère beaucoup de pollutions (effluents toxiques dans l’Isère dont 4,5 kilos de cuivre par jour, 9 tonnes d’oxydes d’azote et 40 tonnes de composés organiques volatiles dans l’atmosphère), un peu à l’image de la Silicon Valley et de sa nappe phréatique (une des plus polluées des États-unis).

Les conséquences dans les régions d’extraction des matières premières, notamment en République démocratique du Congo (RDC), où se trouvent les plus importants gisements mondiaux d’un minerai que l’on appelle coltan, sont immenses. Le documentaire « Blood in the mobile » peut aider à créer un lien émotionnel entre nos objets fétiches et la réalité de la situation sur le terrain.

L’ONU n’hésite pas à affirmer que ce minerai stratégique finance une guerre que l’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a surnommée » la Première Guerre mondiale africaine ».

Le cabinet d’audit AT Kearney a publié en 2009 une étude sur l’impact environnemental de la téléphonie mobile. Il estime que :

  • la consommation en énergie d’une heure de conversation téléphonique équivaut à celle d’une machine de linge à 40°C  ;
  • l’émission de CO2 des 3,5 milliards de téléphones portables en circulation dans le monde s’élève à 40 millions de tonnes, soit l’équivalent de 21,5 millions d’automobiles de petite cylindrée.

ATKearney reconnaît aussi que ce sujet n’intéresse presque aucun consommateur.

3- Pour ma santé

Le parc total de téléphones croît encore et atteint désormais 62 589 000 de téléphones mobiles, soit un taux de pénétration national de 97% (selon l’autorité de régulation des télécoms, l’ARCEP). Il y en avait 500 000 en 1992.

Comptez également près de 50 000 antennes relais GSM, les ondes Wi-Fi, le Wimax, le Bluetooth, les téléphones sans fil domestiques DECT. Les impacts sur la santé font l’objet de toutes les attentions, tant de la part des détracteurs que des constructeurs.

La question est : placer un objet qui émet des ondes sur sa tempe, un des endroits les plus proches du cerveau, pendant plusieurs dizaines de minutes à plusieurs heures par jour, est-il inoffensif ?

Les preuves se multiplient, quoi qu’en disent les vendeurs de rêve et de liberté ; effets génétiques sur les protéines de stress, sur la fonction immunitaire, sur la neurologie et le comportement (tiens tiens, le social), preuves sur l’origine de tumeurs de cerveau, de cancers enfantins, etc.

4- Pour mon porte-monnaie

Le 1er février, ma vieille Freebox me permettra d’appeler sur les portables sans surcoût. Sinon, j’avais déjà pris un forfait bloqué sur Skype.

Comme le chantait Jeanne Aubert en 1937 : « Pour éviter les frais, tout en suivant la mode, chez moi je prends le frais, le cul sur la commode. » 50 euros d’économie environ par mois multipliés par douze : je vais pouvoir partir en Tunisie une semaine tout inclus… et en avion ; -)