La déconnexion volontaire aux TIC
Usages
La multi-activité et ses appuis: l’exemple de la « présence obstinée » des messages dans l’environnement de travail
25/01/11
Résumé:
La multi-activité se distingue de la simple fragmentation des activités et la multiplication des interruptions par le fait que dans une situation de multi-activité, plusieurs actions et activités sont pertinentes au même moment, même si elles paraissent absentes aux yeux d’un observateur extérieur. Dans une perspective pragmatique, nous montrons comment la « présence obstinée » de certains artefacts dans l’environnement de travail, c’est-à-dire une persistance et une saillance qui leur est conférée par design ou dans l’usage (caractéristique par exemple des dispositifs de messagerie), tant qu’ils n’ont pas été traités, constitue un point d’appui pour la multi-activité. La « redécouverte » répétée de ces artefacts au gré de l’activité est susceptible de faire sommation et d’acquérir ainsi une capacité à « préoccuper » le sujet. La seconde partie de l’article est consacrée à une analyse vidéo d’une situation de travail, celle d’un manager qui explore son environnement pour trouver quoi faire ensuite, afin de montrer comment il est possible de mettre empiriquement en évidence la multi-activité. Dans un premier temps, l’analyse permet d’identifier deux types de ressources pour s’orienter dans des écologies informationnelles complexes : le recours répété à des gestes préparatoires (assimilables à des épreuves de tangibilité) par lesquels la personne anime un artefact et rend pertinent leur usage comme action à suivre ; des étirements et des torsions, par lesquels la personne accomplit, distribue, hiérarchise et signale des engagements multiples. La séquence d’exploration de l’environnement apparaît alors comme une chorégraphie dont le déroulement séquentiel co-produit et rend visible l’attraction lancinante que l’usage de la messagerie email exerce sur l’activité du sujet, et la résistance que celui-ci y oppose. La consultation des emails émerge comme une action pertinente au long d’une séquence par conséquent marquée par la multi-activité. Les contraintes de flexibilité et de réactivité qui pèsent aujourd’hui sur le travail se conjuguent donc aujourd’hui avec les orientations d’un design centré sur l’accessibilité et la disponibilité perceptive des artefacts dans les environnements de travail pour favoriser les situations de multi-activité. (Source: HALSHS).
Référence:
Caroline Datchary et Christian Licoppe, La multi-activité et ses appuis: l’exemple de la « présence obstinée » des messages dans l’environnement de travail, revue @ctivités, volume 4 numéro 1 28/2007,
URL: http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/32/50/81/PDF/CD_CL_activite.pdf
L’usage et ses modèles : quelques réflexions méthodologiques
25/01/11
Résumé:
Cet article tente propose de discuter de la notion d’usage sur la base suivante : la notion d’usage s’est développée en sciences humaines dans un contexte très particulier : celui de la « résistance » à une lecture de l’insertion sociale des nouvelles technologies en terme de phénomène socio-économique et de rapports de pouvoir. Les démarches très qualitatives centrées sur les pratiques, sur la construction des significations et des savoirs, se sont multipliées ces dix dernières années. La notion de représentations sociales est selon nous au cœur de ce mouvement, elle place les phénomènes liés à l’usage dans le champ des savoirs sociaux. Pourtant, les implications du recours à la notion de représentations sociales n’ont pas toujours été poussées dans leur logique : on le sent clairement dans le détail des études empiriques qui ont été menées sur les TIC en milieu muséal. Cette notion déplace selon nous la manière d’aborder les usages à partir de questions propres à des disciplines, elle ouvre sur la complexité des phénomènes de circulation des savoirs sociaux. (Source: ASIC)
Référence:
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/06/20/86/PDF/sic_00000132.pdf
Voir aussi article du même auteur paru dans la revue Hermès n°38 en 2004 et intitulé Usages : Pratiques de recherche et théorie des pratiques.
Vers une reconsidération de la notion d’usage des outils TIC dans les organisations: une approche en termes d’ « enaction »
25/01/11
Publié par Anthony Hussenot dans « Pratiques et usages organisationnels des sciences et technologies de l’information et de la communication en 2006.
Résumé
La notion d’usage des technologies de l’information revêt aujourd’hui un sens complexe dans lequel se mêlent les pratiques mais aussi des déterminants sociologiques ou psychologiques. Le problème réside dans une possible représentation des usages et des usagers dépassant les pratiques observables. En nous appuyant sur la théorie de la structuration (Giddens, 1984), sur les apports de Weick (1979, 1990, 1995) ainsi que sur les travaux d’Orlikowski (1992, 2000), nous proposons la notion d’ « enactment » pour appréhender en partie la complexité des usagers. Dans cette perspective, les structures, les actions et l’outil TIC entrent dans une relation récursive qu’il est possible d’articuler. Le modèle d’ « enactment » proposé permet alors de mettre en évidence les principaux déterminants de la structure, de l’outil et de l’action. Sur la base de ce modèle, il est possible d’envisager une analyse renouvelée des usages des outils TIC. (Source: HALSHS)
Référence:
Hussenot Anthony, Vers une reconsidération de la notion d’usage des outils TIC dans les organisations: une approche en termes d’ »enaction ». Pratiques et usages organisationnels des sciences et technologies de l’information et de la communication, 2006.
Entre licite et illicite, déviance et conformité : les usages détournés des TIC, XXe-XXIe siècles
25/01/11
Une journée d’étude a été organisée à la Sorbonne le 12 mai 2010 sur ce thème: Entre licite et illicite, déviance et conformité : les usages détournés des TIC, XXe-XXIe siècles.
Résumé:
Les usages détournés des TIC interrogent le rapport à l’innovation, et notamment la place des usagers ou consommateurs comme producteurs d’innovation, participant directement à la mise en place de dynamiques de renouvellement des modes de vie. Ils posent également la question cruciale de l’articulation des grands systèmes techniques à la démocratie, et celle des « groupes impliqués », qu’ils soient producteurs d’usages déviants ou se posent comme garants de l’ordre dans des comités de vigilance, des instances d’encadrement et de régulation. C’est donc notamment l’action innovatrice et l’appropriation par les usagers, le poids des « groupes impliqués », les instances régulatrices et normatives qui seront au cœur de la réflexion du groupe de recherche en Histoire de l’innovation et des technologies de l’Information lors de la journée d’étude qui se tiendra en Sorbonne le 12 mai 2010. (Source: http://calenda.revues.org/nouvelle16460.html)
La théorie du millefeuille et l’usage des TIC dans l’entreprise
25/01/11
Résumé:
Les managers passent une partie importante de leur temps en réunions. L’usage des moyens de communication électronique (courrier électronique, outils de travail collaboratif, visioconférence, etc.) est croissant dans de nombreuses entreprises (Kalika, 2003, Wasson, 2004,). Dans un contexte d’hypercompétition, où l’exigence de performance managériale est croissante, la gestion du temps des managers constitue un enjeu de taille pour ceux-ci. Le développement des moyens électroniques de communication et notamment l’usage du courriel (e-mail) prend une place croissante dans la journée du manager. Les cas de managers passant plusieurs heures par jour à répondre et à envoyer des e-mails ne sont pas exceptionnels (McKeen et Smith, 2004). Les managers ont à leur disposition un portefeuille d’outils de communication (téléphone fixe, téléphone mobile, télécopies, face à face, courrier électronique, S.M.S, messagerie instantanée, etc…). Il est donc légitime de s’interroger sur l’effet de cette communication électronique croissante sur les autres moyens de communication et de coordination, notamment présentiels. La présente recherche vise à étudier les effets de substitu-tion entre communication électronique, limitée ici au courrier électronique, et réunions présentiel-les. On pourrait en effet penser que les entreprises intègrent dans leur fonctionnement cette nou-velle donne et modifient en conséquence leurs modes de coordination. Ainsi, le nombre de réunions serait susceptible d’être réduit pour tenir compte de cette communication électronique croissante. L’acuité de cette question est renforcée dans le contexte français où la durée légale du travail est limitée. Les résultats obtenus amènent à penser que l’effet de substitution est faible, que la superpo-sition dénommée théorie du millefeuille est la règle. Plusieurs explications à cet effet millefeuille sont suggérées. (Source: HALSHS).
Référence:
Michel Kalika, Nabila Boukef-Charki, Henri Isaac, Revue Française de gestion, 172 (2007) 117-130.
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