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La déconnexion volontaire aux TIC
La déconnexion volontaire aux TIC
18/04/11
Emportables partout, les technologies de la communication sont un vrai fil à la patte pour les cadres. Le cordon est très difficile à couper. On incrimine souvent ces technologies d’être à l’origine d’un nouvel esclavagisme. Peut-on approuver de cette accusation ? Sont-elles les seules responsables de la non-déconnexion des cadres au travail pendant le temps libre ?
Être « cadre » se caractérise par un grand dévouement à l’entreprise, parfois au détriment de sa vie privée. La durée de travail des cadres est impossible à déterminée. D’où une contractualisation au forfait-jour.
Mais, depuis l’expansion des technologies de l’information et de la communication (Internet, messagerie instantanée, Iphone,…), cette implication se renforce. Beaucoup de cadres continuent à travailler après leurs 8 heures de travail notamment à cause de l’accroissement du volume de travail par ces technologies de communication.
Selon l’enquête commandité par la CGC (diapositive « Influence des TIC sur le stress au travail) en novembre 2010, environ 83% des cadres français questionnés affirment que les outils de communication accroissent le volume d’informations à traiter et 80% disent que ces outils poussent à traiter des informations en dehors de l’entreprise et des horaires de travail.
La difficulté de se déconnecter du travail est amplifiée avec ces nouveaux outils d’information et communication.
Mais en réalité, sont-elles fautives de cette non-déconnexion ? D’autres réalités professionnelles souvent oubliées sont à considérer…
Le contrôle temporelle
Le contrôle de la durée du temps de travail (Stratégies de contournement de la durée du travail)peut expliquer la difficulté de la non déconnexion. Des sociétés étendent le principe du taylorisme dans la profession des cadres. Ainsi, ils doivent pointer à leur arrivée et à leur sortie de l’entreprise. Le but est de respecter la durée légale du travail inscrite dans le Code du travail (13 h maximum de travail quotidien). Ces contraintes de mesure du temps donnent parfois lieu à des stratégies de contournement. Par exemple, le salarié peut emporter son travail chez lui, car la masse de travail ne peut être condensée en 8h. Autre stratégie de détournement est la pratique du « débadgeage » est assez répandue : le cadre fait semblant de quitter l’entreprise en pointant à la sortie, et il retourne immédiatement à son poste de travail pour continuer. Autre stratégie de détournement : emporter son travail au domicile, possible avec les technologies de la communication.
La compétition
La concurrence entre les entreprises (4.2.3. Travailler à développer les usages) est un facteur important à prendre en compte. Cette situation peut empêcher les cadres à couper de leur travail pendant les vacances. Ils se sentent obligés à se relier à leur entreprise, à leurs équipes par le biais des mails ou des coups de téléphone pour rester au courant des initiatives de leurs pairs et de leurs concurrents. C’est une manière de raccrocher le wagon en route plus facilement et rapidement. Un gain d’efficacité et de résultats, nécessaire à une situation de concurrence.
Les buts de travail
Les objectifs de travail sont une cause importante de la non déconnexion. Souvent jugés irréalistes par les cadres dans les délais imposés, ces objectifs provoquent une surcharge de travail. Une charge telle que celui-ci s’immisce au domicile pendant le temps libre. Selon le sondage de la CFE-CGC « Baromètre Stress, vague 10 », (pdf, p.11), 35% des cadres questionnés (échantillon de 1016 personnes) considèrent les objectifs de la direction « plutôt pas réalisables ».
Un management mis en cause
La pression temporelle, les objectifs irréalisables et la course au gain de productivité et aux résultats face aux concurrents construisent une situation de non déconnexion au travail. Finalement, les technologies n’ont rien à voir, la cause principale est le management pratiqué dans l’entreprise.
Tout un chacun peut couper avec ces outils de communications. Mais au risque et péril du travailleur. Certains cadres réussissent à dire non et à poser des limites. Une action vue de mauvaise oeil par la direction car elle est considérée comme rebelle. « Quand les cadres se rebellent », ouvrage écrit par deux sociologues, David Courpasson et Jean-Claude Thoenig décrit plusieurs cas de rébellion. Ils montrent que ces actes sont loin d’être des pétages de plomb mais une révélation d’un management trop hégémonique.
Publié par cleliagauthier le 06/04/2011 sur la blog de la Licence professionnelle Journalisme : http://lpjournalisme2011.wordpress.com/2011/04/06/non-deconnexion-au-travail-a-qui-la-faute/
9/04/11
Une enquête menée en octobre 2010 auprès d’utilisateurs révèle entre autres que :
- 42% s’en servent de 2 à 5 fois par jour
- 51% l’utilisent à titre personnel et professionnel
- 64% l’utilisent pendant 1 à 3 heures par jour
- 95% des utilisateurs ont également un ordinateur et 67% conservent leur Iphone.
91% surfent sur Internet, 86% sur les réseaux sociaux, 83% consultent les news, 82% utilisent leur messagerie, 69% regardent des vidéos, 53% écoutent de la musique, 50% jouent à des jeux vidéo et 47% lisent des livres numériques…
Publié le 25 mars 2011 par Entreprise Numérique
http://www.entreprises-et-cultures-numeriques.org/tablettes-numeriques-entre-usage-et-utilisation/
8/04/11
Digital Overload: Too Much Technology Takes a Toll.
NOVEMBER 8, 2010, by Ned Smith, BusinessNewsDaily Senior Writer
http://www.businessnewsdaily.com/digital-overload-too-much-data-costs-businesses-billions-0701/
1/04/11
Publié par Thierry Venin sur son blog: http://www.cooldone.com/blog/
Le journal Les Echos a relayé le 11 janvier la « Charte des Relations de Travail » publiée par la direction de la société 3M à destination des 1000 employés de Cergy.
Cette charte, dont le texte intégral est diffusé par le syndicat CFE-CGC de l’entreprise sous le titre « Le catéchisme de la direction » comporte un certains nombres de préconisations en relation directe avec l’influence des TIC sur le stress au travail et plus globalement sur les conditions de travail.
Sous le chapeau introductif « Cette charte regroupe des attitudes et des objectifs non quantifiables que 3M en France souhaite voir adopter par l’ensemble de ses collaborateurs afin de créer un environnement de travail sain et stimulant », ce document comporte trois sections :
Le lien entre les TIC et le stress au travail (ou du travail à la maison) est cependant présent dès la première section. En effet la direction de 3M attend du salarié qu’il soit le premier responsable/garant du bon équilibre entre sa vie au travail et sa vie privée notamment en ne « succombant pas aux facilités des nouvelles technologies de l’information et de la communication » et en sachant « se déconnecter ».
La deuxième section nous concerne bien sûr particulièrement. Elle comporte 4 règles d’or.
Privilégier la rencontre en direct :
Elle génère conversation et compréhension. Elle entraîne plus facilement confiance et par la suite modération dans les propos écrits.
Rester courtois technologiquement :
- Dans la rédaction d’un mail, ne pas oublier que l’on écrit à un lecteur et pas à un ordinateur
- Éviter le principe abusif de protection et ne mettre en copie que les personnes vraiment concernées et directement impliquées par le sujet
- Écrire intelligiblement :
- Soigner la rédaction de l’objet du message
- Faire des phrases courtes : sujet, verbe, complément sans oublier la ponctuation
- Ne pas croire qu’un conflit peut se régler rapidement et efficacement par mail. Privilégier le face à face
Ne pas céder à l’instantanéité de la messagerie :
- Gérer les priorités et ne pas répondre immédiatement à chaque mail reçu, se fixer des plages pour répondre aux mails moins urgents.
- Ne pas lire ses mails en réunion
Savoir se déconnecter :
Ce n’est pas parce qu’ils sont portables que PC ou téléphone doivent être systématiquement ramenés au domicile et utilisés en dehors des plages de travail.
La section 3 dédiée au rythme de travail, préconise enfin de partir en congé sans son ordinateur.
Le document est baptisé « charte » mais ne semble pas traduire un accord entre les partenaires sociaux. En effet, le style s’apparente plus à une note de service qu’à une convention et porte l’estampille 3M sans signataire. Il pourrait donc être rapproché des « chartes de bourgeoisie » (par laquelle les habitants d’une ville qui possédaient les qualités requises recevaient de leur seigneur un certain nombre de privilèges) ou d’une charte de franchise (énonçant les privilèges accordés par un seigneur à une communauté d’habitants pour attirer ou retenir ces derniers sur son domaine).
Sur le site de la CFE-CGC de l’entreprise, la réception de la charte est nuancée :
« Mais ce document n’oblige qu’une seule personne, le salarié… C’est trop facile et c’est un peu court de se décharger du dossier des risques psycho-sociaux en ne proposant que cette charte à sens unique et en n’écartant toutes les responsabilités et devoirs de l’entreprise vis à vis de ses salariés pour faire du lieu de travail un endroit sain et stimulant . Oui il y a de bonnes choses dans cette charte. Non cela ne suffit pas … »
1/04/11
Excellent dossier sur le technostress dans la revue « Entreprise & Carrières » n° 1036 du 15 au 21 février 2011.
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