La déconnexion volontaire aux TIC
Usages
Les dérives d’Internet au travail
18/04/11
Publié par Amandine Crespin sur le blog de la Licence Professionnelle en Journalisme le 17/04/2011: http://lpjournalisme2011.wordpress.com/2011/04/17/les-derives-dinternet-au-travail/
Les technologies de l’information et de la communication prennent de plus en plus de place dans notre vie au point qu’elles nous accompagnent dans chacun de nos déplacements, aussi bien au bureau qu’au domicile. Le mobile, l’ordinateur portable et l’internet sont généralement accusés d’empiéter sur notre espace personnel puisque l’on peut ramener du travail chez soi, rendant ainsi la frontière de notre vie privée et vie professionnelle floue. Mais, on oublie parfois que la situation inverse est possible. Consultation de Facebook et autres réseaux sociaux sur le lieu de travail ainsi que l’envoie de mails personnels impliquent qu’on ramène du privée au bureau. C’est alors que commencent de possibles abus…
Qui ne connaît pas internet? Cet outil formidablement répandu en France dans les années 90 et qui depuis ne cesse de se développer. De nos jours, l’internaute accède à des pages de partage d’information (forums, blogs, réseaux sociaux, encyclopédies participatives,…), à des médias en ligne (télévisions, radios,…) et à des sites « e-commerce » (boutiques en ligne). Les particuliers s’y sont mis mais également les entreprises. Le taux de pénétration d’internet dans les grandes entreprises est supérieur à 95% tandis qu’il est de 85% dans les PME. Les sociétés ont une utilité du web car cela leur permet, entre autre, de rester en contact à distance avec leurs clients, situés dans le monde entier. Internet est un outil professionnel mais qui est de plus en plus utilisé à des fins privées au travail.
Double usage d’internet au bureau : professionnel et privé
Olféo, un spécialiste du filtrage d’URL, a réalisé une étude en 2010 sur l’utilisation d’internet au bureau. Il dresse le constat suivant : les salariés passent en moyenne quatre-vingt-quatorze minutes par jour sur la toile depuis le lieu de travail. C’est huit minutes de plus qu’en 2009… Parmi ce temps passé, cinquante-neuf minutes soit 63% sont dédiés à un usage strictement personnel…Imaginez-vous, seulement 37% du temps passé sur internet au bureau n’est réellement utilisé que pour le boulot !
Les principaux concernés sont… les cadres !
Dans un article paru en février 2011 sur le site pcworld.fr, Mathieu Chartier explique que les structures importantes bloquent les sites qui font perdre du temps à leurs employés tels que les sites de réseaux sociaux et les jeux. Mais, ils arrivent à détourner la connexion internet professionnelle par le biais des Smartphones par exemple.
Le cabinet d’études, Opinion Way confirme que 40% des français interrogés utilisent Internet dans le cadre privé depuis leur lieu de travail. 78% d’entre eux sont des cadres. En effet, un profil de travailleur particulier qui leur permet une grande autonomie de mouvement.
Y-a-t-il une réglementation sur l’usage d’internet dans les entreprises ?
A ce jour, aucun cadre législatif n’est prévu pour réglementer l’usage personnel d’internet au bureau. Pour rendre leur verdict, les juges pointent du doigt deux éléments dans ce genre d’affaire: « En premier lieu, il va vérifier la fiabilité du mode de preuve. En effet, en matière d’informatique, il est aisé de modifier le contenu d’un ordinateur sans que personne s’en aperçoive ». Et,« en second lieu, si le mode de preuve est accepté, le juge vérifiera la proportion entre les faits reprochés et la sanction infligée ».
A noter cependant que depuis quelques années, les employeurs adoptent au sein de leur entreprise des chartes de bonnes conduites à l’égard de l’usage d’internet dans le milieu professionnel. « Certaines sont des consignes de prudence ou de bonne utilisation des technologies. D’autres, en revanche, posent des obligations et des limites d’utilisation dont l’inobservation peut entraîner des sanctions ». Ces chartes sont soit annexées au règlement intérieur soit des documents portés à la connaissance des salariés.
La pause internet accroît la productivité des employés
Selon une étude réalisée auprès de 300 employés par le Docteur Brent Cokerde l’Université de Melbourne en Australie, surfer sur Internet pour le plaisir au travail améliorerait la productivité et la concentration…ceci dans la limite du raisonnable, à savoir, 20% du temps en entreprise. Il est démontré que 9% des personnes observées sont plus productives.
L’étude réalisée en 2010 par Olféo révélait que cinquante-neuf minutes par jour et par employé étaient dédiées à un usage personnel, soit 14% du temps du salarié. Unedurée qui ne prête donc pas à polémique. Mais, certains passent des heures et des heures sur internet, non pas lié à un besoin professionnel mais bien pour des recherches personnelles ou des discussions sur des réseaux sociaux.
Les risques encourus pour abus ?
Les tribunaux vont jusqu’à reconnaître que l’utilisation d’internet à des fins personnelles peut être un motif de licenciement, comme en témoigne certains procès. En exemple, celui à Toulouse en 2009 où l’individu a été licencié pour faute grave le 1er février 2005. « Les relevés de connexion au réseau Internet à partir de ce poste font apparaître durant le mois de décembre 2004 des connexions très fréquentes, plusieurs fois par jour pour des durées parfois très longues (10 fois plus d’une heure, 4 fois plus de deux heures) pour une durée totale de plus de 41 heures.
Surfer sur la toile à titre personnel sur le lieu du travail n’est pas mal perçu par les employeurs si la durée de connexion reste « normale ». Surtout qu’ils ne vous diront rien dans la mesure où cette pause internet est source de productivité mais elle ne doit pas excéder 20% de votre temps quotidien au bureau. La frontière entre ce qui est toléré et ce qui est considéré comme abus est assez floue, et qu’il vaut mieux faire attention…
Tablettes numériques
9/04/11
Une enquête menée en octobre 2010 auprès d’utilisateurs révèle entre autres que :
- 42% s’en servent de 2 à 5 fois par jour
- 51% l’utilisent à titre personnel et professionnel
- 64% l’utilisent pendant 1 à 3 heures par jour
- 95% des utilisateurs ont également un ordinateur et 67% conservent leur Iphone.
91% surfent sur Internet, 86% sur les réseaux sociaux, 83% consultent les news, 82% utilisent leur messagerie, 69% regardent des vidéos, 53% écoutent de la musique, 50% jouent à des jeux vidéo et 47% lisent des livres numériques…
Publié le 25 mars 2011 par Entreprise Numérique
http://www.entreprises-et-cultures-numeriques.org/tablettes-numeriques-entre-usage-et-utilisation/
Post-it et modération TIC
1/04/11
Publié par Thierry Venin sur son blog: http://www.cooldone.com/blog/
Le journal Les Echos a relayé le 11 janvier la « Charte des Relations de Travail » publiée par la direction de la société 3M à destination des 1000 employés de Cergy.
Cette charte, dont le texte intégral est diffusé par le syndicat CFE-CGC de l’entreprise sous le titre « Le catéchisme de la direction » comporte un certains nombres de préconisations en relation directe avec l’influence des TIC sur le stress au travail et plus globalement sur les conditions de travail.
Sous le chapeau introductif « Cette charte regroupe des attitudes et des objectifs non quantifiables que 3M en France souhaite voir adopter par l’ensemble de ses collaborateurs afin de créer un environnement de travail sain et stimulant », ce document comporte trois sections :
- Adopter une attitude relationnelle respectueuse
- Résister à une utilisation abusive et inappropriée du «@»
- Appliquer et faire respecter des règles communes de rythme de travail
Le lien entre les TIC et le stress au travail (ou du travail à la maison) est cependant présent dès la première section. En effet la direction de 3M attend du salarié qu’il soit le premier responsable/garant du bon équilibre entre sa vie au travail et sa vie privée notamment en ne « succombant pas aux facilités des nouvelles technologies de l’information et de la communication » et en sachant « se déconnecter ».
La deuxième section nous concerne bien sûr particulièrement. Elle comporte 4 règles d’or.
Privilégier la rencontre en direct :
Elle génère conversation et compréhension. Elle entraîne plus facilement confiance et par la suite modération dans les propos écrits.
Rester courtois technologiquement :
- Dans la rédaction d’un mail, ne pas oublier que l’on écrit à un lecteur et pas à un ordinateur
- Éviter le principe abusif de protection et ne mettre en copie que les personnes vraiment concernées et directement impliquées par le sujet
- Écrire intelligiblement :
- Soigner la rédaction de l’objet du message
- Faire des phrases courtes : sujet, verbe, complément sans oublier la ponctuation
- Ne pas croire qu’un conflit peut se régler rapidement et efficacement par mail. Privilégier le face à face
Ne pas céder à l’instantanéité de la messagerie :
- Gérer les priorités et ne pas répondre immédiatement à chaque mail reçu, se fixer des plages pour répondre aux mails moins urgents.
- Ne pas lire ses mails en réunion
Savoir se déconnecter :
Ce n’est pas parce qu’ils sont portables que PC ou téléphone doivent être systématiquement ramenés au domicile et utilisés en dehors des plages de travail.
La section 3 dédiée au rythme de travail, préconise enfin de partir en congé sans son ordinateur.
Le document est baptisé « charte » mais ne semble pas traduire un accord entre les partenaires sociaux. En effet, le style s’apparente plus à une note de service qu’à une convention et porte l’estampille 3M sans signataire. Il pourrait donc être rapproché des « chartes de bourgeoisie » (par laquelle les habitants d’une ville qui possédaient les qualités requises recevaient de leur seigneur un certain nombre de privilèges) ou d’une charte de franchise (énonçant les privilèges accordés par un seigneur à une communauté d’habitants pour attirer ou retenir ces derniers sur son domaine).
Sur le site de la CFE-CGC de l’entreprise, la réception de la charte est nuancée :
« Mais ce document n’oblige qu’une seule personne, le salarié… C’est trop facile et c’est un peu court de se décharger du dossier des risques psycho-sociaux en ne proposant que cette charte à sens unique et en n’écartant toutes les responsabilités et devoirs de l’entreprise vis à vis de ses salariés pour faire du lieu de travail un endroit sain et stimulant . Oui il y a de bonnes choses dans cette charte. Non cela ne suffit pas … »
Technostress dans « Entreprise et Carrières »
1/04/11
Excellent dossier sur le technostress dans la revue « Entreprise & Carrières » n° 1036 du 15 au 21 février 2011.
Comment rester zen au travail
1/04/11
Le Nouvel Observateur n°2415 du 17 au 23 février 2011 consacre sa une au stress au travail (« comment rester zen au travail »).
Le lien entre TIC et stress au travail y est abordé.
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