La déconnexion volontaire aux TIC
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Article par admin
La cyberdépendance, nouveau mal du siècle qu’il reste à définir et à traiter
25/03/11
Un article paru en 2006 dans Le Devoir (Canada) et publié par Fabien Deglise.
Cet article revient sur le manque d’attention accordé par la communauté scientifique à la cyberdépendance, qui touche pourtant 6% du total des utilisateurs d’Internet au Québec.
Lien de l’article : http://www.ledevoir.com/societe/sante/122041/la-cyberdependance-nouveau-mal-du-siecle-qu-il-reste-a-definir-et-a-traiter
Le filtrage d’Internet, déjà une réalité dans les entreprises
19/03/11
Article paru en ligne sur le site du Monde le 18/03/2011: http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/03/18/le-filtrage-d-internet-deja-une-realite-dans-les-entreprises_1478252_651865.html#xtor=EPR-32280471-[NL_weekend]-20110318
Publié par Chloé Woitier.
Un tour sur ses mails personnels, une discussion sur MSN, un passage sur Facebook, une vidéo sur YouTube, un jeu en Flash entre deux dossiers… pour beaucoup de salariés, il s’agit de moments de détente aussi légitimes qu’une pause cigarette ou café. Du moins, s’ils ne tombent pas sur un message d’erreur dès qu’ils tentent de se connecter à ces sites. Si les projets de filtrage d’Internet, comme ceux de la Loppsi 2, font lever les bouclier des associations de défense des libertés sur la Toile, l’accès bridé au réseau est déjà une réalité dans de nombreuses entreprises de France.
Bien qu’aucune donnée nationale ne soit disponible – Websense, le leader des solutions de filtrage, refuse de communiquer ses chiffres pour la France –, la quasi-totalité des très grandes entreprises et des administrations françaises (nationale, territoriale, hospitalière) procèdent à un filtrage de leur réseau local. A l’échelon inférieur, 70 % des entreprises de plus de 500 salariés ont mis en place une telle solution, et 30 % des entreprises de 250 salariés, selon Olfeo, entreprise française proposant des solutions de filtrage. Soit des millions de salariés concernés au quotidien… et pas uniquement pour lutter contre les parties de Farmville dans les open spaces.
« TEMPS PERDU » ET SURF PERSONNEL
L’utilisation de sites non professionnels reste l’une des principales raisons pour lesquelles les entreprises mettent en place un filtrage plus ou moins sélectif. Une corde sensible sur laquelle jouent aussi les sociétés commercialisant les logiciels de filtrage, qui n’hésitent pas à marteler, études à l’appui, que la pause Facebook équivaut à une perte sèche pour la société : les employés passeraient environ une heure et demi par jour sur Internet, dont une heure rien que pour leur surf personnel. Soit une chute de 14 % de la productivité. Ou encore, un coût annuel pour l’entreprise de 2,5 fois le salaire mensuel du salarié. Multipliée par le nombre d’employés, la perte se chiffrerait en millions. Certains salariés en ont déjà payé le prix. En mars 2009, la Cour de cassation a confirmé le licenciement pour faute grave d’un employé ayant passé, en décembre 2004, quarante et une heures sur Internet à des fins non professionnelles.
Pourtant, le surf personnel sur Internet fait-il vraiment chuter la productivité ? Une étude de 2009 de l’université de Melbourne affirme le contraire. « Une pause brève et non envahissante, comme un bref surf sur Internet, permet à l’esprit de se reposer, entraînant un accroissement de la concentration totale nette sur une journée de travail, selon le docteur Brent Cocker. Les entreprises dépensent des millions en logiciels afin d’empêcher leurs employés de regarder des vidéos sur YouTube, d’utiliser les sites de réseaux sociaux comme Facebook ou de faire leurs achats en ligne sous prétexte que cela coûte des millions en perte de productivité, mais ce n’est pas toujours le cas. » Selon l’étude, ces « pauses Internet » permettraient de gagner 9 % de productivité.
SÉCURISATION DES RÉSEAUX
Mais, si les managers d’entreprise voient dans le filtrage un moyen de contrôler la productivité des salariés, les responsables des services informatiques y voient un autre intérêt : la protection contre les sites destinés à piéger les internautes pour installer, par exemple, un virus sur leur poste de travail. Si la principale source d’infections reste les pièces jointes dans les emails, de plus en plus d’escrocs tentent d’attirer les internautes vers des sites piégés pour contourner les filtres mis en place sur les messageries.
Pourtant, le système n’est pas infaillible, comme l’a prouvé le piratage du ministère de l’économie, début mars, qui utilisait pourtant des logiciels de filtrage. Plusieurs employés du ministère ont reçu un mail, provenant en apparence d’un de leurs collègues, avec en pièce jointe un document PDF à l’apparence anodine. Mais ce dernier renfermait un logiciel espion permettant la prise de contrôle de l’ordinateur à distance et l’accès à des documents confidentiels, ce que les outils du ministère n’ont pas pu empêcher.
Au-delà des questions de sécurité, les administrateurs réseau visent également les sites gourmands en bande passante, qui peuvent ralentir l’accès des autres utilisateurs. Selon une étude de la société Network Box, qui commercialise notamment des solutions de filtrage, 10 % de la consommation de la bande passante en entreprise se ferait sur YouTube, et 5 % sur Facebook (qui comprend des vidéos et des jeux). Un montant jugé trop important pour des applications souvent non professionnelles, surtout pour des petites et moyennes structures. « L’encombrement sur Facebook (…) aurait obligé à acheter des serveurs plus puissants », expliquait à Midi Libre le service informatique du CHU de Montpellier, qui avait décidé en 2009 de bloquer l’accès aux « sites ludiques ».
RESPONSABILITÉ JURIDIQUE
Si ces arguments techniques ne suffisaient pas à convaincre les chefs d’entreprise à se doter d’un filtrage, les éditeurs de logiciels disposent d’un argument massue : la responsabilité pénale de l’employeur en cas d’utilisation frauduleuse d’Internet par un employé (consultation de sites pédophiles, téléchargement et échange de fichiers illégaux…). La législation est assez floue à ce propos, et sujette à interprétation.
Dans le cas où un employé consulterait des images à caractère pédopornographique de son lieu de travail, l’article 227-23 du code pénal « laisse penser que la responsabilité de l’employeur pourrait être recherchée du fait que ses employés pourraient accéder à de tels contenus » s’il n’a pas mis en place une solution de filtrage, affirme le cabinet d’avocats Alain Bensoussan dans l’étude « Filtrage et Internet au bureau : enjeux et cadre juridique ». Le cabinet conclut que, « selon le fameux principe de précaution, il est dans l’intérêt [de l'employeur] de mettre en œuvre et de déployer des mesures de contrôle de l’accès à Internet ». Et pour cause : l’étude est financée et diffusée par Olfeo, principal fabriquant français de logiciels de filtrage pour les entreprises.
Le marché est en effet juteux pour ces éditeurs. Il faut compter de 2 000 à 17 000 euros hors taxe pour protéger et filtrer de 50 à 1 000 postes pendant un an, soit de 17 à 45 euros hors taxe par ordinateur, chez Olfeo, dont les tarifs sont inférieurs à ceux des leaders mondiaux du marché, comme Websense. Alors que la majorité des grandes entreprises et administrations ont déjà opté pour le filtrage, les éditeurs visent désormais le marché plus complexe mais potentiellement très lucratif des petites structures comme les PME et les PMI.
Chloé Woitier
L’art d’accommoder la désuétude
4/03/11
Un article un peu périphérique par rapport à notre thème de recherche qui se penche sur notre rapport au temps et une tendance sociétale à la désynchronie.
« Même dans les gares, les horloges ne donnent plus l’heure exacte. Sans doute parce que le plus grand nombre des passagers est muni de téléphone portable, qui sert de montre, de calculette, de télévision, de passe-temps, de doudou, de sèche-cheveux, de mixeur, de radio, de journaux, d’agenda, de cinéma, d’occupe-mains, et la liste n’est pas close.
Donner l’heure sans qu’on la demande est un service public qu’on ne remarque pas tant qu’il fonctionne, mais il suffit qu’il soit détraqué, pour qu’il attire l’œil. Rien n’est plus visible qu’une horloge aux aiguilles vacillantes, comme on en croise de plus en plus souvent dans les pays développés. Est-ce qu’on achète moins d’objets depuis qu’on dispose d’un appareil à tout faire, susceptible de les remplacer intégralement ? Il semblerait que non, puisque le téléphone fait pousser toute une arborescence de nécessités obscures et d’applications diverses.
Il n’empêche, les cadrans paresseux donnent le la. Certaines montres à la pointe du snobisme dissimulent comme un secret une heure qui est la même pour tout le monde, en supprimant les écrans. Et aujourd’hui, les jeunes gens les plus branchés revendiquent une désynchronie avec leur temps, choisissent de jeter leur mobile, au grand dam de leur employeur, s’ils en ont un.
Avec cette attitude, apparaissent de nouveaux usages, qu’on croyait révolus. Des cliniques du vêtement, où l’on apporte son pull démaillé, renaissent, et les couturières de quartier reprennent du service. Et avec elles, les coudes thermocollants design. Réaccommoder les restes a toujours été le principe de base de la cuisine (et de la littérature), mais depuis que la slow-food a étendu son influence, plutôt que de descendre chez Picard, on clique sur supermarmite.com pour acheter chez les voisins un plat de curry japonais, un couscous royal, une potée de choux aux lards. La part coûte en moyenne sept euros, ce qui n’est pas particulièrement moins cher que chez le traiteur, mais le sentiment d’acheter un plat qui a mijoté et de faire partie d’une chaîne de solidarité attire comme aimant.
Vestimentairement, le tropisme de la désuétude s’accompagne du port du chapeau melon chez les hommes. On est dans la cafétéria d’une moyenne entreprise, en intérieur, le toit n’est pas troué, et d’ailleurs, il ne pleut pas. Pourquoi ce chapeau, qui ne sert à rien, sauf à souligner un décalage vis-à-vis du temps présent, et vanter un genre de dandysme ? Est-on face à un adepte du manifeste Chap, un mouvement britannique qui revendique «la poésie, la canne à pommeau, la lenteur, et le tweed» ?
Quant au comportement amoureux, «faire la cour» tend à se substituer au speed-dating et autres liaisons hâtives. C’est prudent : depuis que les Suédoises ont théorisé le sexe par surprise et exigent d’être parfaitement au clair avec leurs désirs avant de les réaliser, il est urgent de ne rien faire. Comme il a été entendu bien avant l’affaire Assange, dans la bouche d’une collègue, «la pénétration, c’est has been». »
Anne Diatkine
Source:
Site Internet Libération, article publié le 19/02/2011 : http://www.liberation.fr/vous/01012320920-l-art-d-accommoder-la-desuetude
Ardoise
4/03/11
Vu sur le site de Libération (http://www.liberation.fr/medias/01012321381-chiffre) le 22/02/2011 :
« C’est une des recommandations de la Commission générale de terminologie et de néologie pour désigner les iPad. La commission accepte également «tablette tactile» ou simplement «tablette» pour qualifier les iPad et plus globalement tous les «ordinateurs portables et ultraplats, qui se présentent comme un écran tactile et qui permettent notamment d’accéder à des contenus multimédias». Malgré la connotation délicieusement désuète de cette «ardoise» remise au goût du jour, il serait malvenu de se moquer de notre bonne vieille Commission générale de terminologie qui ne s’est pas aventurée, cette fois, dans la construction d’un mot-valise tel que le récent «ordiphone» (un smartphone, quoi). »
A cran face aux écrans
4/03/11
Article paru sur le site du Monde le 25/02/2011 et disponible sur ce lien:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/25/a-cran-face-aux-ecrans_1480846_3224.html
Tous les parents le constatent. Les écrans envahissent le foyer, et absorbent une part sans cesse croissante du temps libre de leurs enfants. Télé, ordinateur, consoles de jeux portables, Wii, Xbox, baladeurs MP3, lecteurs DVD portables, tablettes, smartphones…
Nous avons souhaité savoir comment les lecteurs du Monde.fr percevaient ce foisonnement numérique au sein de leur cellule familiale. S’ils régulaient, ou non, l’usage de ces petites merveilles technologiques. Et si oui, de quelle manière.
Ces questions posées sur le site Internet du Monde ont reçu une centaine de réponses en quelques heures, preuve que le sujet tracasse bien des parents, surtout lorsque leur progéniture entre en préadolescence. Nous en proposons ici une sélection, répartie en quatre grandes familles : les « régulateurs satisfaits« , les « régulateurs inquiets« , les « non régulateurs heureux« , et les « non régulateurs dépassés« .
Tonalité générale des interventions : ces écrans suscitent bien des conflits au sein de la famille, déstabilisent, nuisent au dialogue. Contrôler leur usage relève de la mission quasi impossible. La « une » du Monde magazine de cette semaine s’appuie sur ces témoignages, et sur l’analyse de nombreux sociologues, psychiatres, spécialistes de la famille, pour raconter comment ces nouvelles technologies transforment les relations familiales. Et pour distiller quelques conseils aux parents.
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