La déconnexion volontaire aux TIC
Facebook lance son service de géolocalisation aux Etats-Unis
Référence:
Laurent Checola, Facebook lance son service de géolocalisation aux Etats-Unis, mis en ligne le 19/08/2010 sur le site du Monde:
Lors d’une conférence à Palo Alto, en Californie, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a annoncé, mercredi 18 août, le lancement de son système de géolocalisation. Pour l’instant uniquement disponible aux Etats-Unis et sans date annoncée en Europe, le service, nommé Places, est accessible depuis une application sur iPhone ou depuis la version mobile du site. Cette fonctionnalité permet à l’usager d’indiquer où il se trouve, mais aussi de voir quels sont ses amis disponibles à proximité.
Après l’introduction des monnaies virtuelles, la géolocalisation constitue le second chantier important entrepris par Facebook. « L’annonce n’a rien de surprenant, elle confirme que la prochaine grande tendance du Web, c’est la géolocalisation », commente Martin Destagnol, fondateur de la start-up Plyce, un service de géolocalisation français. Il y a quelques semaines, plusieurs sites rapportaient aussi une possible acquisition de la jeune pousse Hot Potato, spécialisée dans ce genre de service.
Pour Facebook, la géolocalisation est d’abord un enjeu stratégique. Avec 500 millions d’inscrits, dont 100 millions utilisant leur téléphone mobile pour se connecter, le réseau social peut rapidement imposer son service, volontiers conçu pour le grand public. « Ce n’est pas parce que cette fonctionnalité est ajoutée dans l’application mobile qu’elle sera nécessairement utilisée », tempère toutefois M. Destagnol.
Une nouvelle fois, Facebook se montre aussi soucieux de soigner son image de « plate-forme » ouverte aux développeurs tiers. Les start-up comme Foursquare, Gowalla ou Booyah, qui commencent à s’imposer dans le secteur de la géolocalisation, pourraient ainsi proposer leur propres applications sur le réseau social.
FOURSQUARE EN LIGNE DE MIRE
Une manière d’endiguer une concurrence de plus en plus forte et de mettre en difficulté Foursquare, l’un des services les plus populaires. Avec plus d’un million d’inscrits revendiqués, la création de Dennis Crowley avait aussi proposé il y a quelques mois son propre système pour les développeurs d’applications, tout comme Gowalla, il y a quelques jours. « Facebook est avant tout un réseau social, et pas un réseau de géolocalisation ; il reste donc de la place pour tous ces services », assure le responsable de Plyce.
L’enjeu est aussi économique pour Facebook, qui pourrait pleinement profiter du marketing ciblé. « Connecter le réel et le virtuel a un intérêt indéniable pour les marques », souligne M. Destagnol. D’après le cabinet Gartner, le marché pèse déjà plus de 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) en 2009. Et selon Borrell Associates, les services de localisation pourraient engendrer 4,1 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) de recettes publicitaires en 2015.
A peine lancé, le service de Facebook, désormais coutumier des polémiques sur la protection des données privées, doit aussi faire face aux critiques de certaines associations. Si dans Places seuls les amis de l’utilisateur ont accès aux informations localisées, l’American Civil Liberties Union (ACLU) s’inquiète notamment de la possibilité d’indiquer la position d’un ami qui accompagne l’utilisateur, ou la localisation des photographies. Lancé l’an dernier, Latitude de Google, qui réunit trois millions d’utilisateurs nomades et met automatiquement à jour les lieux fréquentés par les usagers, avait déjà lancé le débat sur les données privées et la géolocalisation.
Laurent Checola
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par admin le 16 février 2011 à 9 h 46 min, et placée dans Usages. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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