La déconnexion volontaire aux TIC
Usages
Ardoise
4/03/11
Vu sur le site de Libération (http://www.liberation.fr/medias/01012321381-chiffre) le 22/02/2011 :
« C’est une des recommandations de la Commission générale de terminologie et de néologie pour désigner les iPad. La commission accepte également «tablette tactile» ou simplement «tablette» pour qualifier les iPad et plus globalement tous les «ordinateurs portables et ultraplats, qui se présentent comme un écran tactile et qui permettent notamment d’accéder à des contenus multimédias». Malgré la connotation délicieusement désuète de cette «ardoise» remise au goût du jour, il serait malvenu de se moquer de notre bonne vieille Commission générale de terminologie qui ne s’est pas aventurée, cette fois, dans la construction d’un mot-valise tel que le récent «ordiphone» (un smartphone, quoi). »
A cran face aux écrans
4/03/11
Article paru sur le site du Monde le 25/02/2011 et disponible sur ce lien:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/25/a-cran-face-aux-ecrans_1480846_3224.html
Tous les parents le constatent. Les écrans envahissent le foyer, et absorbent une part sans cesse croissante du temps libre de leurs enfants. Télé, ordinateur, consoles de jeux portables, Wii, Xbox, baladeurs MP3, lecteurs DVD portables, tablettes, smartphones…
Nous avons souhaité savoir comment les lecteurs du Monde.fr percevaient ce foisonnement numérique au sein de leur cellule familiale. S’ils régulaient, ou non, l’usage de ces petites merveilles technologiques. Et si oui, de quelle manière.
Ces questions posées sur le site Internet du Monde ont reçu une centaine de réponses en quelques heures, preuve que le sujet tracasse bien des parents, surtout lorsque leur progéniture entre en préadolescence. Nous en proposons ici une sélection, répartie en quatre grandes familles : les « régulateurs satisfaits« , les « régulateurs inquiets« , les « non régulateurs heureux« , et les « non régulateurs dépassés« .
Tonalité générale des interventions : ces écrans suscitent bien des conflits au sein de la famille, déstabilisent, nuisent au dialogue. Contrôler leur usage relève de la mission quasi impossible. La « une » du Monde magazine de cette semaine s’appuie sur ces témoignages, et sur l’analyse de nombreux sociologues, psychiatres, spécialistes de la famille, pour raconter comment ces nouvelles technologies transforment les relations familiales. Et pour distiller quelques conseils aux parents.
Deux ménages sur trois disposent d’internet chez eux
3/03/11
Semaine digitale à Bordeaux
1/03/11
Dans le cadre de la semaine digitale à Bordeaux, Valérie Carayol et Thierry Venin interviendront sur le thème du « débordement d’information », et la dispersion de l’attention.
Pour s’inscrire à la conférence et obtenir plus d’informations, se rendre sur le lien suivant : http://semainedigitale.blog.bordeaux.fr/archive/2011/01/26/pause-ce-qu-internet-change-dans-nos-vies-et-dans-nos-tetes.html
Ce qu’il y a de bon dans la déconnexion
16/02/11
Référence:
Hubert Guillaud, article mis en ligne le 27/08/2010 sur le site du Monde.
Lien:
En mai dernier, 5 neuroscientifiques américains ont passé 3 jours dans une région reculée du sud de l’Utah à faire du rafting sur le fleuve San Juan, à camper sur les plages et à faire de la randonnée dans les canyons, rapporte le New York Times (voir également l’interview de deux des protagonistes sur CNN). Contrairement aux vacances de monsieur Tout-le-Monde, celles-ci avaient un but : comprendre comment l’utilisation constante d’objets technologiques transforme notre manière de penser et de se comporter, et voir en quoi une retraite dans la nature sauvage pourrait inverser ces effets. La compréhension de l’impact sur le cerveau d’un fort usage des technologies en est encore à ses balbutiements, explique David Strayer, professeur de psychologie à l’université de l’Utah et spécialiste de la distraction des conducteurs.
Dans ce coin reculé et sauvage de l’Utah, les psychologues ont petit à petit abandonné leurs objets électroniques (ordinateurs et téléphones) et remisé leur connexion permanente. Mais le manque de connexion se fait vite sentir… A l’hôtel, avant de partir définitivement pour trois jours de randonnée déconnectée, l’un des participants, Art Kramer, directeur du Beckman Institute, un centre de recherche qui compte plus de 1000 scientifiques, allume une ultime fois son Blackberry pour prendre des nouvelles d’une importante subvention que ses équipes attendent.
La technologie redéfinit la notion de ce qui est urgent, estime l’un des chercheurs. À moins qu’elle ne redéfinisse un faux sentiment d’urgence, qui affecte la capacité des gens à se concentrer, lui répond un autre. En même temps, estime Art Kramer, les effets secondaires sont rares : pour sa part, la seule fois où la technologie l’a trop distrait était quand il était plongé dans la rédaction d’un papier sur son ordinateur et qu’il a oublié d’aller récupérer sa fille à l’école. Art Kramer essaye de se connecter pour obtenir des nouvelles de sa grosse subvention, sans plus y parvenir.
Ses collègues se moquent de sa dépendance, mais il est plus facile de voir les problèmes des autres que les siens. D’ailleurs de quoi souffrons-nous ? Dépendance ou pression ? N’est-ce pas plutôt le stress lié à ses responsabilités qui le conduit à tenter de se connecter en permanence, estime David Strayer, conciliant ?
Avant même de s’enfoncer dans le canyon, le groupe de chercheur se divise en deux clans. Ceux qui font valoir que l’utilisation des technologies peut causer de l’anxiété, inhiber la pensée profonde, et qui prennent déjà soin de se déconnecter régulièrement. Et ceux qui utilisent leurs gadgets sans réserve et partent sans être convaincus que le voyage leur apportera quelque chose.
LES VERTUS DE LA NATURE ?
Durant des moments de pause, les vacanciers discutent, notamment de l’étude de l’université du Michigan qui a montré comment les sollicitations urbaines agissent sur notre capacité d’attention. Pour autant la nature peut-elle régénérer un cerveau (et un corps) trop sollicité par le stress urbain ? C’est ce que laisse entendre une récente étude sur ce qu’on appelle déjà l’écopsychologie menée par Peter H. Kahn, montrant que l’environnement a un rôle sur notre stress et qu’un jardin ou quelques arbres sont plus reposants qu’un mur blanc ou qu’un écran de télévision. « Oui, heureusement que les vacances sont reposantes ! », ironise l’un des participants.
Au bout de 3 jours de rafting et de randonnée, petit à petit, les vacanciers sont parvenus à se détendre, cessant de vérifier continuellement le téléphone qu’ils n’avaient plus dans la poche. Art Kramer ne pense plus au mail qu’il attendait. Tout le monde est plus réfléchi, plus calme. David Strayer explique que les voyageurs connaissent une phase de détente appelée le syndrome du troisième jour. Est-ce à dire que 3 jours de repos suffisent pour revenir à notre plein potentiel cognitif ?
De retour à l’hôtel, M. Kramer récupère son ordinateur. Il a reçu 216 e-mails, mais aucune nouvelle de la subvention. Le voyage ne les a pas transformés. M. Braver a récupéré son téléphone la veille au soir, et il remarque que souvent, il se tourne vers lui au moindre moment d’ennui… « Trop souvent, je l’utilise comme excuse pour avoir un comportement peu sociable ». De retour à Saint Louis, il se promet de chercher à mieux comprendre ce qu’il se passe quand le cerveau se repose et souhaite utiliser l’imagerie médicale pour voir si les effets de la nature sur le cerveau peuvent être mesurés, voir reproduits, par la méditation par exemple.
Art Kramer quant à lui s’interroge pour savoir si le bien-être ressenti à l’issu de ces 3 jours est lié à l’expérience de la nature, à l’effort sportif ou à une combinaison des deux… Mais il reconnait également se mentir à lui-même en affirmant pouvoir écouter ce qu’il se dit pendant une réunion pendant qu’il consulte son ordinateur pendant une réunion. « Peut-être dois-je veiller à être plus attentif aux autres », conclut-il.
Sans savoir très bien comment ces courtes vacances ont eu un impact sur le cerveau, l’ensemble des participants est tout de même prêt à recommander à tout le monde de faire une petite pause de temps à autre. « Nous prescrivons bien de l’aspirine sans en connaître le mécanisme exact », conclut modestement Art Kramer.
A croire que quand il se repose, l’esprit est vraiment moins exigeant avec lui-même.
Hubert Guillaud
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